Elle l’avait laissé partir…
Avait elle le choix ?
Il y a des moments où il était impossible de retenir un homme, elle l’avait déjà compris il y a très longtemps !
Et puis à quoi bon…
Si elle devait le forcer à s’étioler l’âme et le corps dans une vie qui ne correspondait pas à sa personnalité profonde, elle allait le perdre ou avoir auprès d’elle une ombre de ce qu’il était vraiment.
Elle l’aimait pour ses folies, son goût de l’aventure autant que pour sa tendresse.
L’hiver était fini…. Peu à peu les habitants de l’Outpost sortaient de leur langueur avec des projets plein la tête.
Elle aussi etait pleine d’enthousiasme.
La communauté grandissait et elle revivait avec eux les joies qui avaient été siennes, il y a maintenant pas mal de lunes à la station.
Voir renaître des cendres, des ruines du chaos un espoir de vie.
En être fière, émue presque jusqu’aux larmes.
Elle se baissa pour prendre un peu de terre entre ses doigts, retrouvant des gestes anciens pour apprécier sa texture.
La douceur du temps avait gagné les sommets qui les abritaient.
C’etait le bon moment.
Elle lança un regard à Flora
L’ado qui la suivait depuis le début comprit de suite.
Trop longtemps qu’ elle patientait à attendre le dégel.
Elle la laissa travailler… à chacun ses spécialités.
Et se dirigea vers l’hélico
Une journée sans lui
Occupée à surveiller les nouvelles constructions, elle avait mis son cœur et son esprit en veilleuse.
Du moins elle avait tenté de mettre des barrières à l’inquiétude de le savoir au loin.
Une nuit sans lui
Cela allait être plus difficile
Elle s’etait allongée dans le lit froid sans même quitter ses fringues puis s’était recroquevillée sous la couverture, attendant des heures que le sommeil arrive et la délivre de son manque.
La douleur etait physique, lui vrillait au ventre.
Elle ne lui dirait pas… jamais… pour ne pas l’enchaîner à elle.
Elle avait encore les yeux grand ouverts quand la radio avait commencé à grésiller signalant un appel.
La voix chaude du rital lui arracha un sourire.
Si elle ne comprenait pas tous les mots, elle se laissait bercer par la beauté de la langue et de la mélodie.
Parfois, il n’y a pas besoin de traduction pour deviner.
Elle avait su de suite que leurs deux corps avaient le même langage. Elle apprenait peu à peu leurs âmes étaient liées.
Elle ne savait pas chanter
En réponse à la chanson, elle lui parla longuement, mêlant mots d’amour en italien , en norvégien et en anglais
Peu importe… elle savait que pour lui aussi c’était une évidence.
Puis elle le quitta à regret… apaisée par leurs dialogues et s’endormie à l’aube.