A l'air libre

Messages : 9 Date d'inscription : 16/01/2013

Cela faisait sept lunes au moins que Liz était arrivée ici. A prendre du sel, à cacher au mieux les affres des radiations. Bientôt une saison presque même si elles se chevauchaent entre elles. Agacée du silence, malgré ses tâches à faire de la récupération, cette fois-ci le geiger l'avait presque mis en sourdine. Sa fièvre aussi depuis un moment déjà et l'horizon avait besoin d'être déployé devant ses yeux. Alors, elle sort, elle s'avance là où elle pourra le voir pour éviter de finir claustrophobe et qu'importe le reste.

Une perruque d'un blond fade réhaussé d'un foulard cachait sa chevelure - ou tout du moins - les quelques "trous" dans sa chevelure. Son visage était pâle mais qu'on ne s'y trompe pas, ses yeux lucides et brillants détenaient suffisamment de perspicacité pour savoir ce qu'elle faisait, où elle allait et les choix qui lui incombaient.

Enfin, sa radio qui grésille. La musique du monde qui reprend tantôt pathétique, tantôt réjouissante. Des nouvelles ici ou là avant qu'elle ne cherche du regard quelques visages familiers...

Messages : 20 Date d'inscription : 10/01/2013

Pas vraiment intégrés au reste de la communauté, les trois "étranges étrangers" étaient restés un peu à l'écart, ne quittant ni leur troupeau, ni leurs marchandises. John ne se sentait pas vraiment en sécurité en ces lieux. Il avait bien compris qu'aucun danger venant de l'extérieur ne pouvait les atteindre, mais il ne craignait pas tant l'extérieur que l'intérieur: Tous ici étaient bien armés et entrainés au combat.

John préférait se savoir prêt à partir au moindre signe plutôt que de s'endormir dans le confort d'une cité trop bien gardée.

Même les repas ils ne les prenaient pas avec les autres, ce n'était pas comme Iskenderia où la chaleur de l'accueil avait immédiatement installé un climat de convivialité, il y avait clairement ici des groupes, chacun faisant ce qu'il avait à faire sans s'occuper de son voisin. Ils ne faisaient que survivre, en se préparant au pire alors qu'ils auraient dû vivre.

Le repas était mis à cuir: un beau morceau de chamois, une patte arrière, se faisait lécher par une flamme qui dansait au gré du vent. Les graisses étaient récupérées dans une plaque métallique tordue par la chaleur et les coups qu'elle avait reçu; puis on en arrosait la pièce de viande. L'odeur commençait à se répandre dans les environs, accompagnée de celle de quelques herbes aromatiques ramassées entre les rochers.

Messages : 108 Date d'inscription : 11/07/2012 Age : 45

Mona revenait d'un entrainement dur.

Depuis plusieurs Lunes elle ne s'occupait de personne et personne ne s'occupait d'elle, hormis ses formateurs. C'était pas un mal. Mona était de sale humeur depuis bien trop longtemps. Elle détestait le froid, elle n'avait pas de mec, peu d'amis et ses fidèles compagnons, les bouquins, elles les avaient lus 10 fois chacun.

L'arrivée des nouveaux gugusses lui apporterait sans doute son lot de nouvelles lectures.

Elle s'approcha du feu... Elle fut surprise de voir un homme faire sa tambouille à 300 mètres de la cuisine aménagée. Pour sûr, ça n'allait pas plaire. Surtout avec Jess en chef cuistot, aussi jaloux de ses recettes que susceptible face au renoncement à partager sa tambouille.

Mais bon, faire respecter la discipline, c'était pas la mission de Mona Fink.

Maintenant, elle était tout près. Elle tendit les mains pour se réchauffer, s'accroupit et regarda l'homme en souriant à demi :

Tu campes ?

Messages : 20 Date d'inscription : 10/01/2013

John releva la tête et regarda la jeune femme qui venait d'arriver.

Ouais, on préfère rester là, un peu à l'écart... Réalisant que ça pouvait être mal interprété, il rajouta: C'est pas qu'on aime pas être ici, ça a l'air bien, mais on a nos petites habitudes, et d'ici on voit bien le paysage.

La surface du cuissot était déjà bien cuite, seul le cœur restait rosé. Il en découpa une tranche qu'il proposa à Mona.

Au fait, moi c'est John, de Hôpital et Charité. En précisant la signification des deux lettres qui l'accompagnaient depuis qu'il s'était réveillé, il espérait découvrir que son interlocutrice savait de quoi il parlait, et ainsi il aurait pu la questionner.

Messages : 108 Date d'inscription : 11/07/2012 Age : 45

Mona accepta sans un mot le bout de viande qu'elle piqua de son couteau. Elle regarda les deux compagnons de John. Non loin, apparut la femme à la perruque. Elle semblait scruter l'horizon.

*J' te jure... Que des déglingués de la vie...*

Elle siffla en sa direction et leva haut sa main, une façon de l'appeler vu qu'elle ne connaissait pas son nom.

Puis son attention se reporta sur John. L'histoire de ses deux lettres, elle l'enregistra mais n'avait pas envie d'y réfléchir. Elle goûta à la viande.

Elle hocha la tête tout en regardant son couteau. Puis, elle pointa ce dernier vers le cuissot qui continuait de griller.

John... il est ou le bestiaux qui courrait avec cette patte ?

Elle continuait de mâcher. Elle sourit, montrant ses dents parfaites mais maculées de jus de viande.

La viande est bonne mais elle est dure faute d'avoir mariné. Quand vous vous sentirez plus à l'aise,... la cuisine est ouverte aux bonnes volontés. C'est bien l'endroit le mieux aménagé et le plus achalandé de tout le campement. Et nous aurons très bientôt une nouvelle récolte de pomme de terre. Il n'y a pas de mal à se faire du bien. On en a tous besoin.

Elle avala sa bouchée.

Je m'appelle Mona, ...

Elle s'interrompit pour voir si la femme à la perruque l'avait vue.
Elle siffla à nouveau.

héééé ho !

Elle regarda John en pointant son doigt vers Liz'beth

Ca te dérange pas qu'elle vienne ?

Messages : 20 Date d'inscription : 10/01/2013

Il la regardait manger sa viande. Le reste je pense que Joré l'a donné à la cité, c'est plutôt un bon chasseur, quand il croise un animal il le ramène souvent mort et à moitié cuit.

Nous ça nous dérange pas de la manger comme ça, on aime le goût du fumé au feu de bois, enfin surtout moi. Mais c'est vrai que ça me dérangerait pas de changer un peu de temps en temps!

Enchanté Mona, Si tu veux... Il regarda en direction de la blonde que lui montrait Mona et se figea.

Certes elle n'était pas brune au cheveux longs, mais elle lui ressemblait quand même beaucoup. La raison pour laquelle ils étaient là lui revint d'un coup, ça lui était sorti de l'esprit, il n'avait pas cherché après. Mais elle serait donc bien venue ici.

Messages : 9 Date d'inscription : 16/01/2013

Pensive, la brune devenue temporairement blonde par défaut, s'intéressait toujours aux ondes. Elle aurait aimé avoir sa fille à ses côtés mais le dialogue ne s'était pas vraiment engagé. Faute de mieux, elle inspirait par grosses goulées l'air extérieur aussi irradié soit-il pour sans doute s'apaiser. La zenitude n'était pas vraiment son créneau mais les rubans orangés ou bleutés du ciel valaient bien qu'elle se tienne là à cet instant précis.

Seulement, quelque chose s'éveille en elle sous la forme de discrets grognements d'estomac. Pas qu'elle soit gloutonne vu sa maigreur - pardon sa svelte silhouette - apparente mais le fumet d'une viande qui cuit réveille ses papilles. Pareille à un animal ou presque, elle hume discrètement les alentours en suivant son instinct.

Probablement que les sifflements se perdant en écho la sortiront également de ses pensées infiniment décousues et soucieuses tandis qu'elle prend le chemin du campement chichement installé. A quelques mètres de là, elle s'arrête bêtement en observant l'étrange duo. Les trois étranges étrangers, elle les connait et son regard si peu expressif de naguère semble le devenir peu à peu. Y lirait-on du plaisir à les revoir ? Sans doute.

Un peu - beaucoup - gênée - sans doute fort mal à l'aise en vérité - vu les lunes de silence avant cette rencontre inopinée, elle s'approche néanmoins à pas mesurés pour s'installer à son tour. Un vague sourire en coin en guise de salut à John, une inclinaison courtoise du visage envers la jeune femme inconnue.

S'en suit un moment de flottement, signe d'une intense réflexion pour savoir comment aborder une éventuelle discussion. Les cours de communication sont loin déjà pour l'autiste asociale de service alors elle se contente de sourire poliment avant de daigner se présenter auprès de Mona.

- Salut, je suis Liz'beth... Comme la reine d'Angleterre ou ma grand-mère... Enfin, je veux dire... Appelez-moi Liz.

Un regard embrassant le couple puis retombant vaguement sur la viande avant un nouveau grognement de ventre si peu discret et un rougissement de pommettes ostensible.

Messages : 20 Date d'inscription : 10/01/2013

Il avait du mal à y croire, mais pourtant elle était bien là, comme si elle n'était jamais partie. Il la regarda s'assoir, se présenter après une petit temps de silence qui s'installa de nouveau ensuite.

Son ventre lançant des cris qu'on ne pouvait ignorer, John lui proposa un morceau.

Ça va? Ça te va bien les... enfin la couleur quoi.

Messages : 108 Date d'inscription : 11/07/2012 Age : 45

Mona termine sa bouchée de viande en plissant les yeux. L'observateur ne pourrait dire si c'est la viande ou l'arrivée de la femme à la perruque qui lui donne cette mine.

- Salut.

Elle observe les trois campeurs puis revient à la femme.

- Ca fait un moment que tu es arrivée, n'est-ce pas, Liz'beth ?

Puis à tous :

- Vous vous connaissez ?

Messages : 9 Date d'inscription : 16/01/2013

Liz se saisit de la viande, allant planter ses quenottes dans la chair, quand elle sent le regard de Mona planer sur elle. Un sourire avenant, ce qu'elle doit savoir faire à peu près de mieux, en cas de contact prolongé avec ses congénères. Elle réfléchit un instant. Est-ce que dans cette vie-là, elle avait quelque chose à cacher ? Pas particulièrement.

- Oui, sans doute depuis plusieurs lunes même si les circonstances de mon arrivée sont encore floues. Je veux dire. Je suis venue pour être soignée mais je me souviens à peine comment j'ai été montée jusque-là même si on m'a raconté brièvement. J'aurais dû venir avec eux au départ, mais je n'aurais sans doute pas passé les lunes suivantes alors j'ai déguerpi de Sanctuary pour accourir ici, entre-autre, parce qu'il y a ma fille.

C'est plus qu'elle n'a parlé depuis de nombreuses lunes déjà. Se délier la langue était un exercice pouvant s'avérer complexe en fin de compte, et puis soit on en dit trop soit pas assez. Sa faim aura raison d'elle tandis qu'elle plante ses canines dans le morceau.

Messages : 108 Date d'inscription : 11/07/2012 Age : 45

- Sanctuary.... je ne connais pas. C'est une cité ? t'es la fille irradiée, c'est ça ?

Afin de couper court à toute ambiguïté, Mona jugea utile de préciser :

- je n'écoute pas les fréquences extérieures ou très peu.

Mona repiqua un bout de viande à l'aide de sa lame effilée.

Et ta fille c'est qui ?

Messages : 9 Date d'inscription : 16/01/2013

- C'est bien cela, je suis la fille irradiée après un passage à Sanctuary - une ville ? Plutôt un village - où il n'y avait pas la moindre trace d'iode pour lutter contre les rad mais un chef plutôt insistant sur d'autres choses. Mon seul but, venir rencontrer ma fille. Elle se fait appeler ici Tamna. Je pensais juste arriver en moins piteux état, faut dire.

Nouvelle bouchée, un corps qui reprend des forces probablement un peu, sans doute insuffisantes. Un regard qui se perd dans les flammes hypnotiques. Seuls, les nostalgiques doivent avoir ce défaut de se laisser avoir par ces quelques étincelles.

- Les ondes extérieures sont pourries jusqu'à la moëlle mais il y a parfois quelques éclats. Sans ça, je n'aurais jamais su qu'elle était encore vivante. Et toi, ça fait longtemps que tu vis ici ?

Messages : 56 Date d'inscription : 19/09/2012

Des lunes de mutismes c'était installées, la gamine avait perdu pied, encore une foi et c'était trop long. Vivre 7 ans dans un trou ça peut donner ça. C'était Tamna, plus trop Olessia mais c'était toujours Liz même sans cheveux, c'était sa mère, pourquoi rester si loin, elle allait le regretter, surtout avec la tempête qui arrivait, surtout avec le départ, surtout avec le temps qui passe. Un morceau de viande séché entre les dents c'était la seule nourriture qu'elle arrivait à avaler.

De loin, toujours de loin elle observait sa mère, son campement et ses amis, bizarres mais qui semblaient sympathiques, différent du reste de ce qu'elle avait vu, mais tellement déstabilisant. Sa salive salée au gout de bacon coule dans sa gorge elle sert les dents coupant le morceau en deux et y va, demain elle serra morte ou du moins trop loin.

Elle se plante près du groupe de trois entourant le feu, perturbant de sa seule présence le dialogue mit en place. Elle fixe sa mère de près.

'soir

A peine audible elle venait de saluée l'assemblée bien qu'elle ne souciait pas des deux autres, juste sa mère, génitrice aimante et irradiée mais oubliée et détestée.

Je... Je peux rester avec toi...

Messages : 108 Date d'inscription : 11/07/2012 Age : 45

- Je vis ici depuis qu'on a investi la place. Avant c'était en bas, à Redvault... et avant... c'était dans une autre vie. je crois que ça sert à rien de parler des années où c'était moins la merde. Seul le présent compte.

Mona fit une pause.

- Tamna... oui je vois qui c'est... d'ailleurs quand on parle du loup....

Mona s'écarta sans un mot pour laisser Tamna prendre place entre elle et Liz'beth.