L'oasis

Scal avait entrepris de ramener du bois histoire que le feu tienne toute la nuit. Le feu était l’élément essentiel du nomade surtout lorsque la température était aussi basse, il réchauffait le corps mais aussi les cœurs et en ce moment ils en avaient tous bien besoin…
Il revenait donc vers le tas de bois déjà bien fourni avec son dernier voyage quand il aperçut Stark et Kaias en pleine discussion et avec une petite bouteille à la main bien tentante.

*KLONK* KLANK* KLONG*

Les bras de Scal se vidèrent avec un peu de bruit puis il s’approcha des deux hommes autour du feu. Il s’accroupit à côté de Kaias, posant un genou à terre et une main amicale sur l’épaule de l’homme, délicatement afin de ne pas réveiller un peu plus la douleur de sa blessure.

Il saluât les deux homme tour à tour, s’assura du regard de ne pas les déranger en pleine discussion et puis il s’attarda un peu plus sur Kaias et son impressionnante blessure.

Ca va mon ami, tu tiens le coup ?

Il ponctua sa question d’un clin d’œil et d’un sourire. Il savait que c’était un dur à cuire et que même si sa douleur était grande il ne pourrait rester inactif trop longtemps et surtout il ne s’en plaindrait pas plus qu’il ne le fallait…

Pendant que certains communiait autour d'un feu, d'autre le faisait dans leur tente. Le regard de Mamba s’arrêtait sur chacun des objets de sa tante, des très anciens, des plus récents. La dernière bataille ainsi que discussion avec le chef lui avait fait comprendre qu'il était temps de grandir et d'arrêter de se réfugier dans un monde imaginaire qui au final ne la sauverait pas. Pour arrêter les morts qui cheminait son trajet, il fallait devenir une guerrière. Voilà la conclusion que son cerveau un peu altéré avait tiré de tout cela. Or cette décision lui rappelait une phrase que quelqu'un lui avait enseigné, il y a fort longtemps, savait-il déjà l'avenir ? : "Si vis pacem, para bellum". Ainsi le temps était venu.

Elle se mit à trier ses affaires et un certain nombre commença à voler vers la sortie : un bocal de grenouille morte, des plumes de poulets, du crin de cheval...tous les objets vaudou qu'elle avait accumulé, des jouets en bois, une poupée de chiffon, tout cela volait par la fente de la tente. Elle ne garderait que l'essentiel, fini l'enfance et l'adolescence. Son tri finit, elle se mit en quête de ciseaux...humhum...l'avait-elle perdu ? Elle finit par émerger de la tante avec une sorte de barbie masculine à la main le très célèbre "Starkatoufair". Elle avisa le tas de trucs devant sa tente et les enjamba. Après un coup d'oeil circulaire, elle avisa les hommes et se dirigea vers eux.


Arrivée à leur hauteur, elle lança la poupée à Stark, d'accord, elle abandonnait le vaudou mais on ne savait jamais donc autant donné cette partie de sa jeunesse à Stark. Elle hésita puis elle demanda sans préambule :

"Vous auriez des ciseaux et une pelle ?" Le changement était en marche par contre il faudrait qu'on lui apprenne la politesse !

Bonne réponse pour Kaias qui venait d'argumenter correctement sa prise de poste. En meme temps pour les gars de terrain, ne rien faire était un supplice, quand on était habitué à la vie militaire, s'en séparer était bien difficile. Le capitaine se contenta donc d'un signe de tête en guise d'approbation.

Puis la bouteille tomba finalement entre ses pattes. Il but une petite rasade tandis que le russe continuait sur le sujet. Est-ce que les nordiques les laisseraient en paix ? Qui pouvait en être totalement sûr ? Personne même pas eux...

« Je peux pas le dire avec certitude. Je peux pas promettre qu'ils ne reviendront jamais. Mais ce que je peux dire, c'est que je ferais tout ce qu'il faut pour qu'ils nous laissent tranquilles, qu'on puisse vivre de notre côté. Ce sera pas facile, mais je suis persuadé que c'est faisable. »

Un bruit de pas, c'était Scal qui venait de s'approcher. Il les salua et prit des nouvelles du russe. Le capitaine lui fit signe de s'installer avec eux et lui tendit la bouteille. Puis avant même de pouvoir commencer toute conversation avec le jeune homme, un autre bruit vint perturber le cercle. Cette fois c'était Mamba qui s'approchait, une drôle de poupée à la main...

Arrivée à sa hauteur elle la lui lança, et malgré la surprise la réception fut maitrisée. Son attention quitta ensuite la scène principal pour accompagner son regard qui venait de se poser sur le "machin en tissu" qu'il venait de récupérer.

*Ca me ressemble étrangement ce machin... *

Un sourire de dessina sur son visage, puis un léger rire sortit du fond de sa gorge.

« J'te remercie de n'pas l'avoir déjà détruit Mamba. »

Un petit temps puis :

« Pas de ciseaux pour moi, mais un couteau si tu veux ?... »

* Le groupe arrive enfin à l'oasis, Vanessa attache son cheval. Elle dépose son sac à dos au sol et repère ce qui lui semble être l'endroit idéal. Elle choisi un bel arbre pas trop loins de la source d'eau, elle va prendre la petite pelle qui va avec son sac militaire et se met à creuser. Elle a de la difficulté à y parvenir avec seulement un bras, mais elle s'obstine comme ce n'est pas possible. Les prunelles d'Havina l'observent, elle semble bien confortable à l'ombre de l'arbre et couché. Après un moment Vanessa l'envoie chasser et prend une pause pour boire de l'eau. Pendant une heure, elle creuse un trou pas très profond, mais quand même assez grand. Évidemment, elle ne se soucie nullement du camp qui se monte et des conversations des autres, elle se concentre à creuser une tombe. *

Khélia descendit de sa monture, le corps courbaturé par un trajet qui lui parut interminable. Mais ils y étaient enfin et la vue de cette petite oasis isolée de tout lui redonna du baume au corps. C’était comme si le lieu leur donnait un peu de répit et qu'ils n’étaient plus obligés de regarder en arrière pour voir si leurs assaillants n'avaient pas changé d'avis en leur laissant la vie sauve. La brune descendit péniblement de son cheval, l'air aussi gracieux qu'un hippopotame en tutu. Jurant intérieurement sur sa maladresse légendaire, elle ramassa son sac à dos tombé en même temps et l’épousseta du sable encore accroché dessus.

Tout le monde s’affairait, montait sa tente, rangeait ses affaires dans une ambiance toujours aussi morose. Pourtant au loin, un petit groupe commença à se rassembler autour de Kaias et de Stark en grande conversation. Elle ne pouvait pas entendre ce qu'ils se disaient mais une bouteille passait de main en main et appelait à la convivialité.
Elle finit de monter sa tente et fit un pas de recul pour voir le travail accompli. Il faut dire que le confort que le bunker leurs avait apporté pendant tout ce temps l'avait un peu habituée à la facilité et elle devait bien avouer que sa tente n’avait pas l'air bien droite vu de là. Elle haussa les épaules... ça suffira bien pour cette nuit, puis s’avança vers le petit groupe pour se joindre a eux.

* Vanessa est fatiguée par l'effort, mais aussi par le fait qu'elle n'a pas fermé l'oeil depuis l'attaque. Elle a bien essayé la nuit précédente, mais des images de l'attaque ainsi que les précédentes occupait trop ses pensées pour qu'elle puisse rejoindre les bras de Morphée. Elle entend quelqu'un qui s'approche, pourquoi les gens ne voulaient pas la laisser en paix. Elle ne se retourne pas pour se remettre au travail, mais quand une voix de femme lui offre de l'aide, elle se retourne. Mamba remarque facilement que la doc est cernée et qu'elle a les yeux rouge par les larmes. *

C'était ma femme, c'est à moi de l'enterrer. Pour la pelle tu pourras l'utiliser après, je vais devoir monter ma tente.

* Vanessa se remet à creuser à une vitesse lente, mais plus rapide qu'au début ayant réussi à développer une meilleure technique, mais le spectacle d'un manchot qui creuse reste d'un ridicule. Havina finit par revenir, la bête semble avoir réussi à se nourrir vu qu'elle se lèche les babines. *

* Vanessa continue de creuser, elle semble avoir bientôt terminer lorsque Mamba lui demande pour des ciseaux en échange d'un autre service. Elle dépose la pelle et retire le sable sur ses vêtements. Elle remarque Havina et la façon dont Mamba la regarde. *

Tu peux m'aider à monter ma tente, je dois avouer que seule j'ai beaucoup de mal à le faire avec mon bras blessé. Je te présente Havina, elle ne te feras pas mal, laisse la te sentir. Elle risque de mordiller ou de te lécher, ça dépend des fois. Elle vient de manger, donc t'as pas trop à t'inquiéter.

* Vanessa attend de voir si Mamba fait connaissance avec la louve pour se diriger vers son cheval pour monter la tente. *

Tout en marchant, une main se posa sur son épaule. Khélia se retourna un peu brusquement: c’était Mona. Il fut un temps, ce simple contact l'aurait paralysé, mais elle était en train de changer elle aussi, et après un temps d’arrêt assez court, elle lui rendit son sourire.

Une fois arrivées auprès du reste du groupe, Khélia vint s'assoir auprès de Stark sans se poser la question de savoir si la place à ses cotés aurait pu être pour quelqu'un d'autre. Elle refusa de la main la bouteille offerte par Scal, lui adressant également un sourire sincère. Elle était en train de changer, oui mais le mélange de salive c’était encore un peu trop lui demander.
L'ambiance se faisait de plus douce et conviviale, Mona entamant le récit de sa vie la première... Étrange jeune femme se disait la brune en elle même.

- Non, Ecossais. Le meneur s'appelait William Campbell, du clan Campbell. C'est lui qui m'a invité à rejoindre les Flesh. Par lui, que j'ai eu l'eau et les vivres pour tenir et faire la route à pieds.


Mona attrape une nouvelle brindille et agite le feu. Elle regarde Stark puis crache une pierre calée sous sa langue.

- Moi il y a plein de questions et de sujets que je voudrai qu'on évoque. Le passé c'est le passé. On aura la vie qui nous reste pour se la raconter. Ce soir je souhaiterai d'abord savoir où tu nous emmène demain, Stark. Je voudrai savoir ensuite qui est avec nous et qui nous a lâché. Ceux qui se sont engraissés à l'ombre de notre Communauté et qui se sont taillés au premier revers. Bref, Je voudrai connaître et distinguer les éclaireurs des déserteurs.

HRP : Désolé pour la mauvaise compréhension c'était pas voulu, j'ai pas tout à fait la tête dans ce que j'écris.

La jeune femme le reprit : écossais. Stark secoua légèrement la tête. Il avait pensé à des Irlandais quand elle avait évoqué les écossais...

«Ah des écossais ?... Pardon, je ne crois pas les avoir connu alors... »

Puis la jeune femme enchaina sur un tout autre sujet, beaucoup plus d'actualité : l'avenir.

« C'est bien que tu poses la question Mona. Tu as raison le passé, c'est le passé, on y changera plus rien en plus de ça. Demain... »

Il marqua une légère pause, tout en regardant la jeune femme et enchaina :

« Nous allons trouver un endroit où l'on pourra construire un nouveau chez nous. Et pour ça, faut aller chercher un coin sympa et propice au développement. J'ai déjà ciblé la région, reste plus qu'à faire le trajet. Il nous faudra 5 lunes pour y arriver si l'on n'a aucun problème sur le chemin. Et pour ceux qui nous ont lâché à l'heure actuelle... »

Il s'arrêta un moment encore, réfléchissant avant de reprendre :

« Nous avons compté trois départs : deux désertions et un départ solitaire. Jude et Maria ont déserté et ont répondu au premier appel de Romuald Akubra. Kosan est parti après la confrontation, il voulait faire un bout de chemin seul. Je ne crois pas qu'il y ait eu d'autre départ pour le moment... »

* Vanessa trouve la scène cocasse, voyant que Mamba est craintive, elle se met à côté d'elle pour lui pousser un peu la main verre Havina qui renifle avec son museau humide. C'est qu'elle ne voulait pas y passer toute la journée. Mamba lui demande où elle souhaite s'installer, elle pointe un coin approprié légèrement en retrait du campement principale, mais assez près pour être en sécurité et à l’abri du vent. Elles commencent à monter la tente et s'est beaucoup plus facile avec de l'aide. *

Ça me permet d'économiser mon bras blessé, t'as une idée où Stark nous conduit?