De l’intégration et mieux encore.

Sujet: De l’intégration et mieux encore. Mer 7 Nov 2012 - 20:55

Spoiler:

Cela faisait déjà quelques temps que Abdim était arrivé au sein de la communauté, rare nuance ébène dans une fourmilière trop blanche pour ce soleil qui brûlait les os et la peau. Modeste herboriste, l'étranger avait su se faire discret, passant le plus clair de son temps dans la serre où poussaient tant bien que mal les herbes médicinales, comme cherchant a éviter les regards trop éloquents sur son teint et sa personne. Dans cet éden, sans doute aussi rare que lui à cette hauteur, il avait trouvé un réconfort, un refuge et -surtout- un endroit continuellement tiédit malgré les restrictions. Les timides plantes vertes, pourtant toujours dénuées de fleurs, lui rappelait l'époque lointaine où, dans son Afrique natale, il avait loué une boutique de fleuriste, reflétant l'homme calme et patient qu'il était. Le souvenir de sa femme, parfois, lui revenait le soir, alors qu'il répondait à certains besoins instinctifs. Un souvenir presque effacé, trop vague pour qu'il ne s'en contente, exigeant alors la mise en scène immatérielle de l'une des quelques présences féminines de l'Outpost Bunker. Dans l'ennui quasi-monotone que devenait la survie en haute montagne, ainsi était résumée son histoire. Se réveiller, endurer les rationnements, broyer les herbes, jouir de quelques instants seul avec lui-même pour s'endormir à nouveau.

L'hiver avait été rigoureux et les sorties d'Abdim plus espacées les unes aux autres, luttant à sa manière contre le froid terrifiant, bien au chaud dans sa serre. Pestant contre le temps glacial, l'herboriste ne répugnait enfin sortir qu'à l'occasion de la livraison du fruit de sa fabrication, les onguents protégeant les extrémités du gel saisonnier. Dans son abri, une couchette spartiate avait été installée, épais sac de couchage sur lequel avaient été entassés une couverture miteuse ainsi que son propre plaid, celui-là même qui l'habillait alors qu'il était arrivé à Red Vault. A coté de ce lit improvisé reposait un mortier en bois, unique bien qu'on avait daigné lui remettre à son arrivée. Plusieurs fois depuis, l'homme avait songé a rejoindre la première caravane marchande qui aurait le courage de s’élever aussi haut pour quitter cette routine et, peut-être même, retrouver ainsi le goût à la vie et aux délices charnels. Si l'occasion s'en était présentée, il n'aurait pas hésité, tant ses liens avec la peuplade de l'Outpost Bunker étaient ambigus. Mais les caravanes de venaient pas et lui continuait inlassablement ses mixtures, regardant chaque jour s'approcher un peu plus l'heure de sa mort.

Le doux relatif était de retour dehors et amenait avec lui le printemps. En se levant ce matin là, Alhrazed répondit au sempiternel refrain qui était devenu le sien. Les plantes furent soigneusement choisies, découpées à la tête et trempées dans l'eau salée, l'instant de quelques heures. Sa couchette fut soignée, avec une attention presque religieuse, alors que ses gestes étaient empreint d'un profond respect pour les quelques effets qu'il possédait encore. Le mortier fut frotté avec un vieux morceau de coton crasseux, se faisant délester des résidus de la veille, qui avait séchés la nuit durant, avant d'être rincé par de la neige fondue. Les pots furent arrosées, la terre aérée, les plants morts élagués, les graines récoltées. Ne restait alors à Abdim que le fatidique instant où il devait se rendre à la salle commune chercher sa ration journalière pour apprendre qu'aujourd'hui encore, le pain serait divisé par deux. S'appuyant sur la rambarde de la passerelle qui reliait la serre à la pièce centrale de l'immense structure métallique, emmitouflé dans plusieurs couches de vêtements que lui avaient donné jadis une jeune femme dont il avait déjà oublié le nom, l'étranger se surprit a apprécier l'air frais, dont il pouvait sentir la nuance récente de température. Ainsi perdu dans une contemplation méditative du néant qui s'était éprit de son cerveau, il ne vit personne s'approcher.

Messages : 42 Date d'inscription : 12/10/2012

Et pour cause.
L'individu n'étant pas du genre à sonner lorsqu'il approche, sa démarche lente et précieuse se faisant discrète sur la passerelle de métal.
Ces deux-là avaient eu l'occasion d'échanger lors de l'arrivée de Monsieur Oskär au bunker, lequel, chaudement habillé d'un épais manteau glané au sein du vestiaire municipal local, tient encore et toujours sa mallette dans la main.

Il le reconnait d'un coup d'oeil, oui la mixité ethnique n'a pas franchement cours, ici.

S'approchant, il lâche un salut qui laisse échapper la condensation de l'air chaud sortant de sa bouche...

"Mmmh.... Salutations, mon cher.

Quelle vue, n'est-ce pas ? Mmh...
Est-ce une impression, ou le redoux arrive ? Mmmh c'est cela, le redoux, mmh...."

De prendre place près du contemplatif homme, de regarder la montagne...

Sujet: Re: De l’intégration et mieux encore. Jeu 8 Nov 2012 - 9:04

Quelques instants durant, la pâleur de la neige avait embrasé la totalité de son champ de vision, troublant sa perception du monde et de sa propre existence. Les instants comme celui-ci étaient rares, où il parvenait alors à éprouver une certaine sérénité en s'égarant dans le désert froid et glacial des sommets montagneux. Cet amour impossible et auto-destructeur d'un paysage grandiose et d'un homme que la sélection naturelle et dix-mille ans de Darwinisme avait conditionné aux climats les plus chauds et secs aurait pu être conté par quelques auteurs Anglais, en un autre temps. Dans un sursaut à peine perceptible, Abdim émergea de ses rêveries, pointant son regard en direction du vieil homme qui s'approchait.

Le vieil homme lui était familier. L'herboriste se souvenait avoir vécu l'arrivée de cet autre étranger, dont l'apparence -peut-être un brin sinistre- n'était pas sans rappeler l’archétype du fossoyeur. Il était incapable, toutefois, de se remémorer le nom de ce dernier, un trait de caractère qui le hantait depuis toujours. Aussi se contenta t-il de hocher poliment la tête. Les occasions de parler avec le tubaap étaient aussi rares que ses fusions animistes avec l'environnement.

- Bonjour, mon ami. Le redoux, c'est bien ça. Au pied de la montagne, la fonte des glaces a reprit son cours.

Il s'arrêta quelques instants, pesant ses mots. L'homme isolé n'est jamais réputé pour son grand sens de la conversation.

- Toujours en vie, je vois. C'est....bien.

Messages : 56 Date d'inscription : 19/09/2012

Cela faisait des lunes à présent que Tamna était arrivée à l'Outpost Bunker, elle avait eu le temps de s'installer et de s'intégrée même si son coté timide lui faisait toujours défaut. Elle savait se qu'elle devait faire et exécutait ses instructions de mieux en mieux. La chasse s'étant tarie elle passait à présent son temps à s’entraîner avec Aslauq et bien qu'elle n'avait jamais vraiment prit le temps de la connaitre, elle l'admirait pour sa force et sa volonté.

Elle avait prit du poids depuis qu'elle était là, elle mangeait plus que quand elle se promenait dans l’immensité jaune et poussiéreux, et puis son entrainement la maintenait en forme, elle n'était jamais sentie aussi bien dans son corps. Juste le froid, impossible de s'habituer à avoir les mains gelées. Dés qu'elle retirait ses bottes, ses deux paires de chaussettes et ses bas, ses pieds devenaient froids et elle n'arrivait pas à les réchauffer. C'était devenu une galère quotidienne.

La gamine n'avait pas grand chose à faire par cette belle journée, pas d'entrainement prévu, elle n'avait plus de peaux pour sa maroquinerie et n'avait encore pas trouvé de hobby constructif. Elle décida donc de profité du temps pour parcourir le bunker qu'elle commençait à bien connaitre, mais qui sait, elle allait peut être découvrir des recoins inconnus ou des secrets cachés.

Elle vit Oskar et Abdim discuter, elle les avait surement déjà croisé, bien qu'elle n'en était pas sure. C'était quand même grave, ils devaient être une cinquantaine au bunker et elle ne reconnaissait même pas les têtes. Elle les fixait, tentant de se rappeler si oui ou non elle les connaissait quand elle glissa sur une flaque gelée ou un tas de neige fondant. Quoi qu'il en soit, elle perdit l'équilibre, ricocha sur Alhrazed et tomba sur ses fesses. Vu ses maigres kilos elle ne devait pas avoir fait grand mal à Abdim.

Ouha tain...

Elle souleva une fesse douloureuse qu'elle frotta énergiquement, ne pouvait faire mieux pour extirpée un douleur vive à l'arrière train.

Messages : 42 Date d'inscription : 12/10/2012

Un contemplatif assez peu causant, évidemment.
Et ça lui va bien, à l'individu, perdu lui-même dans ses pensées, scrutant l'horizon, et ce cadavres en décomposition qui lui tordent le ventre.
C'est une chose rare, que de rester près d'une personne en silence, sans cherche rà le rompre à tout prix, Oskär est toujours à l'aise avec le silence, lequel peut être éloquent.
Sinistre vision de deux taciturnes au balcon, regardant devant eux sans même deviser.

La jeune femme interrompt la scène avec talent.
Il se retourne aussi brusquement que sa lenteur naturelle le lui permet, et se penche sur la malheureuse en lui tendant les deux mains.

"Vous êtes-vous fait mal, mademoiselle ?
Permettez ?"

Messages : 71 Date d'inscription : 18/10/2012

A force de raser les murs des couloirs dans un sens puis dans l'autre, Moira commençait à sentir le manque de grand air lui manquer. Elle se décida à prendre sur elle son envie de sortir, au risque d'être obligée de rencontrer les habitants de ces lieux.
Elle s'emmitoufla d'une épaisseur de plus, dégagea ses cheveux par dessus son manteau, puis sortit du bunker : le vent la cingla de plein fouet, elle tira jusque sous ses oreilles son bonnet, et remonta son écharpe jusque sous les yeux.

Emmitouflée de cette manière, elle arrivait quand même profiter du panorama qui s'offrait à elle ...

De l’intégration et mieux encore. Panora11

... la vue était dégagée plein sud, et les hautes montagnes du nord-ouest bien couvertes par d'épais nuages cotonneux. Elle aurait tant aimer pouvoir s'y plonger avec délices ...

Elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule, et deux autres personnes qu'elle avait déjà aperçu sur leur lieu de vie commun étaient accoudés à la balustrade. Elle allait s'éloigner lorsqu'elle vit arriver dans leur direction la jeune fille aux cheveux rouges, -celle avec laquelle elle avait fait plusieurs entrainements déjà dans le groupe d'Aslaug- qui sembla faire une glisse soudaine et improvisée ... en se retrouvant rapidement au niveau du sol, aux pieds des deux hommes. Déjà l'un d'eux se penchait sur elle, les bras en avant ...

... Moira eut à peine le temps de frémir, sentit sa gorge se serrer, et avant qu'il ne soit trop tard s'élança pour la sortir de là et lui apporter le peu de soutien de sa personne face aux deux hommes.

Alors qu'elle arrivait à toute vitesse, elle sentit son pied avant partir en une belle arabesque vers le haut tandis que l'autre qui patinait désespérément pour trouver un peu de stabilité s'éclipsa également vers l'avant, elle chût sur la même plaque de verglas que sa comparse ...

Sujet: Re: De l’intégration et mieux encore. Jeu 8 Nov 2012 - 15:24

Ainsi bousculé alors qu'il tentait, immobile, de retrouver dans la roche et la neige le nom de celui qui s'était joint à son recueillement silencieux, l'herboriste absorba sa surprise dans une violente bouffée d'air glacé, qui ne manqua pas d'irriter sa gorge et ses sinus tout entier. Se maintenant solidement à la rambarde rouillée qui ceinturait la passerelle, le regard fixé sur le contrefort de la montagne dans lequel il aurait bien pu basculer, il ne mit que trop longtemps a comprendre que le vieil homme n'était pour rien dans cet accident, tandis qu'il pivotait sur lui-même, poing serré, prêt a défendre chèrement sa pauvre vie de pharmacien. A ses pieds reposait une jeune femme blanche, que la maladresse avait terrassée.

Abdim Alhrazed ne bougea pas, les bras le long du corps, toisant d'un air usé une jeunesse qu'il avait connu autrefois, avant que ses articulations ne deviennent douloureuses et ses états de santé plus délicats. Laissant bien volontiers au vieil homme le soin de relever cette enfant qui arborait une étrange couleur de cheveux, il se contenta de regarder la scène se dérouler, jugeant bon le moment de réclamer sa ration.

- Je n'entretiens pas souvent cette partie du pont. Elle est peu fréqu...

Concentré sur cette scène peu banale et tiraillé par le besoin de manger ce que l'on daignerait lui accorder, l'herboriste ne vit pas arriver la seconde jeune femme et sa chute fut tout autant source de surprise que la précédente. Frottant le haut de son front, vieux réflexe d'une époque où la calvitie n'avait pas encore rendu son crane totalement glabre, il envisagea très sérieusement la possibilité de s'atteler plus souvent à la mise a neuf de la passerelle. Lui-même avait manqué d'y chuter plusieurs fois depuis le violent gel de la dernière saison et il n'y avait simplement pas accordé d'attention en raison de la faible fréquence de passage. Cela faisait d'ailleurs bien longtemps qu'il n'avait pas vu autant de monde si près de son abri. Les blancs étaient souvent trop occupés a sombrer dans l'ivresse, parqués comme du bétail dans la salle commune.

- Est-ce qu'on se moque de moi ?

Messages : 56 Date d'inscription : 19/09/2012

Elle sourit tant bien que mal à Oskar, la douleur de ses fesses faussant son rictus, elle n'avait pas envie de bouger, le choque avait endoloris les parties meurtris de son anatomie mais le sol était si froid et si humide, le temps d'une pose ne lui était vraiment enviable en se lieu si frisquet. Alors qu'elle déposa doucement ses mains emmitouflés dans des gants en peaux de lapin cousu mains pour se relever.

Un petit peu, le sol est plus dure que je ne le pensais.

Alors que, aidée par une âme charitable, elle se relevait, elle ne vit pas Moira choir à son tour, brisant son nouvel équilibre précaire, la faisait retomber sur le sol. Elle s'agrippa tant bien que mal au vieille homme l'aidant.

De nouveau sur ses fesses en compagnie d'une autre frileuse elle se mit à rire aux éclats, elles ne devaient pas avoir l'air très malignes toutes les deux sur leurs fesses pataugeant dans la même flaque piégeuse et froide, elle était trempée mais la situation était trop drôle.

Messages : 42 Date d'inscription : 12/10/2012

Ce pont est un véritable piège à femmes.
L'individu n'est pas un foudre de guerre, ni bâti comme un chêne, aussi la jeune femme aux cheveux rouges essuyant une nouvelle chute en s'agrippant à lui lui fait perdre l'équilibre sur ce sol glissant.
Il ne tombe pas, non, mais doit poser un genou et un main à terre pour se stabiliser, lâchant du même coup sa précieuse mallette.

Situation cocasse.
Il ne rit pas, en se relevant, frottant le genou impacté, endolori dans l'affaire.
Il regarde les deux jeunes femmes.
Puis son compagnon de discussion.

"Mmmh... Oui, c'est cela. Il faudra Mmh. Saler."

D'un signe de tête il invite son ami à porter assistance aux deux jeunes femmes.
De son côté il se penche, ramasse sa mallette et tend sa main libre à la nouvelle malheureuse.

"Mmmh, Faites attention. Vous pourriez glisser à nouveau. Bien entendu, mmh."

Messages : 71 Date d'inscription : 18/10/2012

Ce fut un rire strident qui accompagna son retour de chute, ayant basculé en arrière elle se retrouva sur le dos, battant désespérément des bras dans le vide. Elle tenta de se remettre prestement d'aplomb, en basculant peu élégamment sur le côté pour ramener ses genoux sous le ventre, et enfin à quatre pattes pliant une des jambes pour commencer à la faire tenir droite sur la glace.

Déjà l'un des individus à la sale mine se pencher vers elle pour l'attraper ... le rire de la jeune Tamna emplissait toujours ses oreilles, son écharpe l'aveuglait maintenant à moitié et elle l'arracha à moitié pour la descendre de son visage, elle recula d'un coup de reins pour se mettre hors de portée de main de l'individu à la mallette. Son acolyte observait la scène sans avoir l'intention d'intervenir et elle se rendit compte que les deux hommes n'allaient pas se jeter sur elles. C'était déjà bon signe.

Moira jeta un coup d'oeil à la jeune fille qui continuait à rire à gorge déployée, et du piteux état dans lequel elle était, se rendit compte de ce qui venait de se passer : un bon numéro d'acrobatie suivit d'une belle chute sur le verglas détrempé.
A cela s'ajoutait le soulagement de constater qu'ils n'étaient pas agressifs à leur égard.

Le rire communicatif de la jeune fille eu raison d'elle, ou plutôt, le fait de n'avoir pas ri depuis bien trop longtemps la fit se fendre d'un sourire jusqu'aux oreilles, dévoilant ses dents, puis les pommettes relevées, les yeux plissés, le menton contracté, secouée par des spasmes, Moira se mit à rire silencieusement en regardant la jeune fille aux cheveux rouges. Un soulagement par le rire qui au bout de quelques secondes seulement, sans qu'elle ne puisse rien faire, fit sortir de ses yeux des larmes qui se mirent à rouler sur ses joues pour aller imbiber son écharpe.

La poitrine comprimée par les saccades, elle continua de pleurer de rire sans un bruit, jusqu'à ce que leur crise de rire à toutes deux cesse.

Sujet: Re: De l’intégration et mieux encore. Ven 9 Nov 2012 - 1:05

L'homme secoue la tête, se surprend d'une remontée d'acide gastrique qui lui brûle la gorge. La vision paradoxale de ces jeunes femmes bruyantes et hilares, semblant être tout droit sortit d'une vieille comédie en noir et blanc, se contraste trop avec la faim qui lui tenaille l'estomac, rendant irascible l'homme naturellement cordial et travailleur qu'il était. Ne souffraient-elles pas elles-même des rigueurs du rationnement imposé par Jess Milosevik, tout comme lui ? La raison le rattrapait, lui soufflant à l'oreille l'écart générationnel qui les séparaient. A une époque où l'Humain était condamné a vivre comme un sauvage préhistorique, il ne fallait plus s'attendre vivre soixante-dix printemps. Même à 4.200 mètres au dessus de son royaume funeste, le désert finissait toujours par avaler les pauvres mortels qui foulaient son visage.

Sèchement, peut-être trop, il s'adressa aux nouvelles arrivantes.

- Vous ne venez pas souvent par ici, jeunes filles. Equipe technique ?

Messages : 42 Date d'inscription : 12/10/2012

Minaudent-elles ?
L'individu prend conscience du tableau, mallette en main, et s'adosse à la balustrade.
Un rien en retrait, réflexe naturel. La survie d'après apocalypse a remis un jeunisme pragmatique et discriminant sur le devant de la scène, il ne se sent pas à sa place, préfère s'effacer avec discrétion et élégance, tout en continuant à suivre les discussions.
Joli théâtre que ce panorama de choix pour observer avec bienveillance les jeunes papillonner, presque une note d'espoir dans le chaos ambiant.
Il sert sa mallette comme une couverture, un coussin, un doudou d'enfant ?

Le froid lui mord le crâne, il prend soudain conscience qu'il lui faut trouver un bonnet. Il est à l'age où les mauvais rhumes peuvent s'avérer inquiétants.
Il parvient malgré tout à articuler...

"Mmmh.. C'est cela.
Ces jeunes techniciennes aimeraient probablement.. Hmmm .. Une boisson, chaude. Entendu. Hmm après leurs acrobaties."

A l'adresse de son compagnon mâle.

Messages : 56 Date d'inscription : 19/09/2012

Elle se releva par elle même n'aillant plus d'aide des deux hommes, mais elle savait se débrouiller seule pour ça, enfin presque, surtout qu'il n'était pas aisée de se mouvoir en rigolant et que chaque mouvement raté ou glissant la faisait rire de plus belle. Après quelques secondes hilarantes elle arrive enfin à retrouver un équilibre précaire et elle semble assez fière d'elle. Elle frotte délicatement les pans arrières de son manteau pour retirer toutes neiges.

Alors qu'elle va proposer son aide à Moira elle regarde, le sourire aux lèvres, les deux hommes contre la balustrade. Ses fesses lui étaient toujours douloureuses mais un bon fou rire de temps en temps ça faisait toujours du bien. Elle se tourna vers Oskar

Merci monsieur pour l'aide proposé et désolée si je vous ai fait mal en retombant. Je ne dis jamais non à une boisson chaude et je ne suis pas techniciennes, je suis... heu... Tamna.

Messages : 42 Date d'inscription : 12/10/2012

Il se déride un petit peu.
Sourit. Presque.
L'individu tend la main désignant la voie de la passerelle menant au bar-détente.

"Mmmmh.
Il semble qu'il y ait du thé. Moui mmmh c'est cela. Et du café. Mmh.
Foulez-fous bien fous donner la peine ?"

Et à l'attention des deux autres :

"Fous nous accompagnez ?"

Léger accent, manières empruntées.

Messages : 71 Date d'inscription : 18/10/2012

Elle n'avait pas remarqué. Cet accent. Elle met sa main devant sa bouche pour pouffer discrètement, se retenant de repartir à rire de plus belle. Enfin se ressaisit, se remet sur pied tout doucement sans quitter des yeux les deux hommes. Ils ont l'air tous les deux si sérieux ... pour sûr, il devraient se dérider un peu.

Enfin, elle hésite à accepter la proposition du fétichiste à la mallette ... mais Tamna sera là, et un bon thé ne serait pas pour lui déplaire, l'eau gelée a imbibé ses vêtements ... et de plus, elle ne veut pas se retrouver toute seule avec l'autre homme au ton cassant. Surtout pas.

Et, en y pensant ... -elle se remet à pouffer derrière sa main l'accent raisonnant à ses oreilles- le petit vieux n'a pas l'air dangereux, ou tout du moins, s'il cherche à lui faire du mal, elle prendra sa mallette en otage. Cette idée lui plait. Pour une fois, elle se sent libre de choisir.

Sujet: Re: De l’intégration et mieux encore. Ven 9 Nov 2012 - 20:14

- J'allais justement chercher ma ration. Il faut croire que l'eau n'est pas un problème, ici.

L'herboriste balada une dernière fois son regard sur la neige poudreuse qui s'écoulait des sommets. Non, l'eau n'était pas un problème. Pour la première fois même, elle abondait. La perspective d'une infusion réchauffante était séduisante et il ne faisait aucun doute que les plantes qu'il retrouverait dans sa tasse proviendraient de sa serre. De l'ail des ours, peut-être ? Cette plante, aussi réputée pour ses propriétés médicinales que pour son gout épicée, s'était particulièrement bien adapté à la culture en hauteur et à l'amenuisement de l'oxygène. Il était fréquent que Abdim remettent de belles bottes à l'intendant de l'Outpost Bunker, bien trop pour une simple utilisation thérapeutique.

Fourrant ses mains dans ses poches, il prit le pas sur le petit groupe et s'avança en direction de la salle commune, le cou imbriqué dans l'épaisse encolure de sa veste. L'homme se surprit a penser a celle qui lui avait dégoté ce vêtement, il y a bien des lunes maintenant. Une autre nuance colorée immergée dans la culture blanche emplie d'alcool, de vices et de blasphèmes. Blasphème. Un mot qui n'avait plus beaucoup de sens depuis que ses dieux l'avaient oubliés. Ctulhu gisait certainement, mort, avalé par le désert.

- Tamna ? C'est un étrange nom. Moi, c'est Abdim, l'herboriste.

Alhrazed s'arrêta, et on regard se tourna sur la seconde protagoniste, calme, recouvrant la patience et le flegme qui lui était propre.

- J'imagine que nous ne sommes pas les seuls a avoir un nom, ici.

Messages : 71 Date d'inscription : 18/10/2012

En route pour boire un quelque chose bien chaud, Moira marchait juste à côté de la jeune fille aux cheveux rouges, en prenant soin de faire attention à ce que l'homme derrière elle, se prétendant "herboriste" ne se rapproche pas trop près d'elle. Il lui faisait peur bien qu'il ait l'air tranquille. Trop tranquille même.

D'expérience, elle savait que toutes les personnes d'apparence tranquille ou soi-disant "normale" étaient les pires lorsqu'il s'agissait de se laisser aller à leurs vices. Au moins, ceux qui avaient une sale tête ne surprenaient pas : c'était inscrit sur leur figure.

Elle se retourna à la question d'Abdim et s'arrêta, imitée par le petit groupe. Dans un coin de neige vierge, elle traça avec son index 5 lettres : M O I R A. Fit un petit sourire timide. Puis reprit le mouvement vers la chaleur accueillante.

Messages : 56 Date d'inscription : 19/09/2012

Ils pénétrèrent dans la chaleur d'un lieu étouffant et sombre, ce lieu de détente qui a dû être dans sa belle époque un lieu touristique bien tenus, ressemblait à présent plus à un pub Bonne ambiance, c'était le lieu le plus sympathique du bunker, tout était là pour y être en paix: des tables en bois avec chaises dépareillées illuminée de bougie et la tête d'un loup deux fois plus grosse que la moyenne que Tamna fixait avec trop d’insistance. Le regard de la bête l'hypnotisait à chaque une de ses visites.

Elle aimait déjà beaucoup Moira bien qu'elle n'avait pas encore de-serrer les dents seulement pour rire et sourire. Mais la présence d'une femme qui ne sait pas vous tuer d'une main ou vous terroriser d'un regard était rare dans ce havre de paix. Puis sa timidité la rendait adorable, comme une petite soeur qui serait plus grande qu'elle... Elle ne pouvait s’empêcher de sourire chaleureusement à Moira.

L'homme à l'accent allemand s'était autre chose, bien qu'il présentait un physique inquiétant il semblait gentil et animé de bonne intention, il l'avait secouru alors qu'elle était les quatre fers en l'air mais on ne pouvait s’empêcher d'être méfiant envers lui. Les vieux stéréotypes doivent être plus durs qu'on ne le croit. De plus, que pouvait-il se trouver dans cette mallette qu'il gardait précieusement contre lui. Tamna n'avait pas d'affaire aussi précieux, elle voulait découvrir ce secret.

L'herboriste c'était autre chose, trop en retrait pour être honnête, ou même gentil. Les mots qu'il prononce lui donne des frissons, pourtant il semblait plus accueillant qu'Oskar, comme quoi les gens ne sont pas qui il semble être. Toujours creuser, et elle allait devoir en savoir plus sur cet homme mystérieux.

Elle se plaça au bar et commanda quatre thés ou autre boissons chaudes, quelques chose de disponible surtout... Tout en servent de mur entre Moira et les deux hommes elle se tourna vers ses derniers pour en connaitre un peu plus.

Vous ne semblez pas super heureux d'être ici monsieur Adbim? Vous semblez si triste... si las...

Elle avait écorchée son nom, c'était involontaire mais elle sentait bien qu'elle n'arriverait jamais à le prononcer normalement, dyslexie enfantine jamais soignée, merci la fin du monde.

Sujet: Re: De l’intégration et mieux encore. Dim 11 Nov 2012 - 17:42

- Abdim.

L'herboriste avait corrigé ce détail presque immédiatement. S'amusant lui-même de cette tendance devenue un automatisme de corriger un nom régulièrement maltraité, il balaya l'air d'un geste de la main comme pour ôter toute opacité a ce phénomène.

- Vous n'êtes pas la première a faire erreur sur mon prénom. Je vais vous épargner mon nom de famille, d'ailleurs. Je ne vais pas jeter d'huile sur le feu.

Il regarda ses mains, puis retira ses épaisses moufles. Ses doigts étaient couverts de pansements jaunis et de bandages improvisés. La fonction d'herboriste n'était pas si exempt de dangers, comme en témoignaient les nombreuses traces de coupures et d'écorchures qui parcouraient son extrémité. Un cicatrice très récente avait même tracée son sillon sur la partie charnue de sa paume et remontait jusqu'au sommet de son pouce. Vieux souvenir d'une mauvaise manipulation qui lui avait valu une profonde plaie et la perte d'un pévé.

- Je ne suis pas particulièrement triste, Tamna, non. Sujet à l'ennui, peut-être. L'hiver a été rigoureux, j'imagine qu'il n'y a pas été pour rien. Enfin, c'est un détail. Vous êtes nouvelles à l'Outpost Bunker ?

Messages : 42 Date d'inscription : 12/10/2012

Une tablée de quatre personnes.
Tous boivent du thé. C'est parti pour les présentations. L'individu n'aura pas poussé le vice jusqu'à poser la mallette sur ses genoux, non, elle est sous sa chaise, son pied est en contact avec elle.
Il n'est pas très loquace non plus, Monsieur Oskär, il ne doit pas être à l'aise, comme si sa place n'était pas parmi ces jeunes gens dans la fleur de l'age.
Mais après tout lui aussi a besoin de compagnie.

"Il est étonnant que nous ne nous soyons pas encore rencontrés, mmh... C'est cela.
L'hifer et l'isolement nous rend tous assez mornes.. Mmmh bien entendu.
Je ne suis ici que depuis peu, mmh, pour ma part."

Il porte le thé à ses lèvres, il est encore très chaud mais ça ne semble pas l'affecter outre mesure.

"Mesdemoiselles, votre bonne humeur est salfatrice.
Déridons-nous, Abdim.
dites-moi, quel est le quotidien et les distractions des jeunes gens, mmh, par ici ? C'est cela...
Le monde est en ruines, mais c'est bien à fous, la jeunesse, de porter, mmmh... La foi. Bien entendu..."

Messages : 71 Date d'inscription : 18/10/2012

*Hi hi hi* dans sa tête raisonne son rire. Elle se cache le bas du visage avec sa main, jette un coup d'oeil à Temna pour voir si celle-ci reste sérieuse. Depuis tout ce temps qu'elle a serré les dents en espérant que rien ne lui arrive, elle a peine à retenir cette échappée d'énergie.

Chacun à leur tour les deux hommes échangent des banalités. Pendant qu'elle acquiesce à chacune de leurs affirmations, elle se demande lequel serait craquera sa douille en premier ... que fera-t-il ?! comment le fera-t-il ?
Elle réfléchit encore, tente de prévoir l'inévitable pour s'en protéger le jour venu. Le Noir est trop calme. Les gens qui ruminent dans leur coin préparent souvent de mauvais coups ... elle soupire et pense à sa propre personne.

Ses pensées l'attriste, elle avale lentement quelques gorgées de son thé pour se donner une contenance de tranquillité et tente de s’intéresser au vieillard. Lui non plus n'est pas net d'ailleurs. D'ailleurs où a-t-il mis sa mallette ?

Elle se penche un peu pour vérifier : c'est juste ce qu'il faut pour qu'elle lui soit à portée de pied. C'est bien. Il faudrait qu'elle trouve une stratégie également contre l'herboriste.

Elle se saisit de nouveau de sa tasse, en aspire quelques gorgées tout doucement sans faire de bruit, qui lui réchauffent tout le corps. La chaleur s’imprègne jusqu'au bout de ses orteils et ses joues rosissent sous le coup de chaud. Elle secoue la tête pour chasser ses idées sombres et pour déplier ses cheveux, faire s'échapper la brusque chaleur de son corps.

Alors que le vieux desséché parle de se dérider, son regard s'attarde, très brièvement, sur son visage. En effet, il y en a qui en ont plus besoin que d'autres. Son sourire, un brin facétieux, se dessine de nouveau sur son visage.

Messages : 56 Date d'inscription : 19/09/2012

En effet, c'était étonnant qu'ils ne se soient rencontrés plus tôt, le bunker était peut être plus grand qu'il n'y paraissait. Ou alors elle ne s'était plus promenée depuis longtemps, se qui en vrai était le cas, à part les entraînements elle ne bougeait plus tellement, se renfermant sur elle même, n'aillant plus que comme contacte son esprit avec qui elle arrivait à vivre, heureusement. C'était pas vraiment l'hiver bien que le froid elle n'aimait vraiment pas ça. Elle but une gorgée du thé pour se réchauffée car rien que l'idée du froid l'avait frigorifiée.

Dans le groupe de 4 elle devait être la première à être arrivée, en faite elle n'en avait même aucune idée, elle n'aurait même plus sut dire depuis combien de temps elle était là, depuis quand était elle toute seule?... Bien que des idées noirs embrumaient son cerveau, elle restait souriante et de bonne humeur.

Pour ma part oui, je suis nouvelle, mais pas trop non plus en faite... Je sais pas trop depuis quand je suis là, mais ça doit déjà faire quelques lunes, il me semble.

Elle réfléchissait à la question quand Oskar en posa une autre, que font les jeunes au bunker?... Bonne question, excellente question même, elle n'en savait foutre rien, elle ne savait même pas se que faisaient les jeunes en dehors de la communauté ou même prés crash. Elle n'avait pas eu d’adolescence. Elle se retourna vers Moira pour lui demander de l'aide, c'était le moment de parler pour l'aider là!

Elle se retourna vers les deux hommes.

Je sais pas trop se qu'ils font pour tout dire... Moi je fais de la maroquinerie, mais c'était surtout au début pour me faire des vêtements... Autrement je suppose qu'on doit lire des livres et parler de truc... Vous faites quoi vous les vieux?

Sujet: Re: De l’intégration et mieux encore. Mar 13 Nov 2012 - 15:56

- Les vieux ...

Plutôt directe, la petite. Abdim prit un air nonchalant et avala une gorgée de thé. De l'ail des ours, c'était bien ça. Son regard se posa sur l'un des membres de la communauté, affalé dans l'un des coins de la pièce, une bouteille de vieille vodka vide dans sa main, ainsi qu'une large flaque de vomi sur le ventre. Fallait vraiment en être spirituellement interdit pour que l'Homme se décide a ne plus troubler son esprit dans l'eau-de-vie ? L'herboriste finissait par le croire.

- Les vieux travaillent et boivent. Vous aurez remarqué que si vous n'êtes pas un féru de ski, les attractions sont limitées par ici.

Messages : 42 Date d'inscription : 12/10/2012

Un énigmatique demi-sourire sur les lèvres, à cet instant précis Oskär se lève, reculant lentement sa chaise, empoignant sa mallette.
D'un hochement de tête il salue la tablée.

"Il n'y a qu'un vieux, ici.. Mmmh, c'est cela. Mmh... Et il va prendre congé, jeunes gens.. Mmmh. bien entendu."

Il se saisit de sa tasse vide...
Et à destination de l'individu mâle restant attablé :

"Détendez-vous, mon jeune ami. Ces jeunes femmes ont affreusement besoin de difertissement.. Mmmh... C'est cela.
A très bientôt, mmh... Ce fut un plaisir."

La silhouette du vieil homme s'éloigne, en direction du comptoir où il dépose sa tasse, puis prend le chemin de la sortie d'un pas lent et régulier.

Messages : 71 Date d'inscription : 18/10/2012

Bien que les gestes du vieil homme aient été très lents, il semblait poussé par la poudre d'escampette.

Moira voulu le retenir, surtout pour profiter encore de cet accent qui la faisait glousser, mais se retint : il s'agissait d'un solitaire préférant la compagnie de sa mallette plutôt que celle d'un bon coin au chaud avec des présences humaines.

Elle soupira, puis souriante, adressa un léger mouvement de tête pour saluer la tablée. Elle allait également prendre congé.

Tout comme le vieux tout desséché, elle déposa sa tasse au comptoir, releva le col de son manteau pour affronter la rigueur de l'hiver, et se prépara à raser les murs de la station en espérant ne rencontrer pas d'âme malveillante.