Communauté Fractalienne |
| | ¡Hasta la victoria siempre, libertad o muerte! [part 1] | |
| | Auteur | Message |
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Fred
Messages : 41 Date d'inscription : 16/07/2012
| Sujet: ¡Hasta la victoria siempre, libertad o muerte! [part 1] Lun 30 Juil 2012 - 11:25 | |
| L'histoire commence quelques jours après l'arrivée de Fred à Red Vault, en même temps que l'expédition de Jess pour retrouver une épave d'avion : http://condemned.board.tc/t373-A-la-recherche-de-l-avion-perdu.htm- Spoiler:
JessPlus les jours avançaient, plus le campement ressemblait à quelque chose. On pouvait faire survivre beaucoup plus de monde malgré le manque de féculant produis dans les maigres plantations de Red Vault. Le point fort était la chasse. Dernièrement des poules avaient été capturé aux ruines du village plus bas et Uggly avait ramené deux vaches vagabondes trouvées à mille lieux d'ici. C'était un début prometteur, surtout après le repérage de cochons en bas de la vallée.
Pourtant cette nuit il n'était pas question de nourriture. Milosevik avait donné rendez-vous à quatre heures du matin à plusieurs de l'équipe. Le but était d'être prêt, habillé, armé et équipé de deux jours de vivres. Le lieu de départ était prévu à la tour de contrôle de la plaine... proche de la piste défoncée. Quand les volontaires arrivent, deux éclairages sont en place et l'odeur de thé se propage dans la pièce sans fenêtre... bien qu'il fasse nuit, il faisait déjà chaud et le vent ne soufflait pas.
Aux premiers sur place: Le Serbe relisait un grand cahier cartonné. Le document était esquinté... noir et corné. Bruit de pages que l'on tourne...- Ca fait bien trois fois que je relis et j'en arrive toujours à la même conclusion...Milo redresse la tête vers eux, claque la main courante du poste, se lève et va vers les boissons maintenant chaudes.- Ce fichu document était le suivi des vols de cette piste. Heures, jours, type d'appareils, autorisations, ravitaillement et blabla. Truc carré tenu par deux employés de la petite semaine avant le Crash. Les tous derniers écrits parlent du dernier vol répertorié. Il était prévu pour cette piste et il n'est jamais arrivé. Je vous le donne dans le mille... c'était le jour du Crash.https://youtu.be/Pc0PxrHuYmMJess porte une tasse de thé à ses lèvres, en boit une partie, fait signe aux autres de se servir aussi et reprend en faisant les cent pas dans la sombre et grande pièce.- Les écrits disent que c'était la plus grosse tempête jamais vu. Le type qui a écrit ça était loin d'imaginer que tout ou presque aller être soufflé. Ce qui est bien pour nous c'est qu'il a noté les coordonnées du dernier appel de détresse qu'il avait capté sur le radar de la tour.Il se retourne et lève son bras pour montrer la direction des falaises.- C'est par là bas si je me réfère aux anciennes cartes. Une demie journée de marche. Raison pour laquelle je fais partir cette expédition quand le secteur est encore frais... parce qu'après ça va être la fournaise dans la forêt ou les terrains rocheux. Il termine son thé et les regarde.- Tout le monde est là ? Vous avez des questions ?Steeve Jess avait juste prévenu la veille, un départ en fin de nuit pour une expé dans les montagnes. De vieux souvenirs remontent dans la tête de Steeve. Cette fois ci ça ne sera pas le froid et la neige à combattre mais bien la chaleur et les falaises. Il avait demandé des volontaires, pour sur la canadien serait de la partie.
Le bardas est ficelé rapidement. Sac de couchage léger, lampe à huile, gourde, boussole, corde, couteau, flingue et munitions. Le reste était des rations et la radio. Steeve ira toquer aux "portes" de Kaias et Fred pour être certain qu'il n'y ait pas de panne d'oreiller s'ils étaient volontaires et de suite enchainement au point de rendez-vous. La tour dévastée de la piste.
Il fait nuit, on entend les grillons. Très faible rosée en perspective, il fait super chaud. La couche d'ozone était pourav. Le pilote monte les marches à la lueur de la lune pour arriver à une pièce éclairée. Le serbe est là, tout comme du thé qui termine de chauffer. Steeve attend les autres, regarde par là ou se trouvait jadis des fenêtres. Il regarde l’immense paysage plongé dans la nuit.
Quand les volontaires sont là, Jess prend la parole juste après la fermeture d'un grand registre. Steeve écoute et réalise mieux le plan du serbe. C'était surement à cause de ses rapports et ceux de Fred. Le fait que quasi tous les moteurs du coin étaient trop difficiles à réparer. Il voulait mettre la main sur un appareil en possible état. La cargaison serait bonus. Sera t-il en état? Mystère.
Quand il invite à prendre du thé Steeve ne tarde pas. Il va s'en servir et aussi servir ceux qui s'approchent pour en prendre. Puisqu'il demande s'il y a des questions, le pilote se lance.-Ouais Jess, j'pensais Si on trouve cet avion, on fait comment pour sortir ce qui nous intéresse et surtout, comment on le transporte?Pertinent n'est ce pas? Nouanda Nouanda s'était découvert un véritable don pour dénicher les matériaux récupérables pour l'aménagement de leur petit îlot montagnard. C'était un plaisir pour elle que de chercher, retaper ce qui servirait à la construction ou à l'amélioration de ce qui existait déjà. Elle passait ainsi du temps avec la jeune Serbe et une véritable complicité se créait entre elles. Moments agréables.
Quant à la quête de l'avion perdu, elle en avait déjà discuté avec le Serbe et était volontaire pour y aller. Motivée, certes, bien qu'inquiète au fond, sachant trop bien qu'elle aurait du mal à se séparer de lui, même pour la bonne cause. Elle hésitait donc encore, son paquetage prêt malgré tout, assise non loin, à attendre de voir qui se porterait volontaire pour l'expédition.
Il y avait des moments où elle maudissait ce libre arbitre qui pouvait la porter à faire des choix, tels que s'éloigner quelque jour de celui à qui elle appartenait. Les ordres avaient parfois du bon. Une tasse vide entre les mains, elle se leva et s'approcha de Steeve, qui, comme à son habitude, pointait les défauts des plans de Milo.
Lorsqu'il l'eut servie, elle retourna s'asseoir, sans rien dire encore. Elle réfléchissait.- Tu sais, Steeve, déjà, faut qu'on le retrouve et qu'on voit dans quel état il est. À mon avis, c'est pas tant la carlingue le problème, mais surtout les moteurs. Enfin, d'après ce que vous avez dit. C'est pas mon domaine...Elle but une gorgée du thé brûlant, la chaleur glissant en elle, faisant paraitre l'extérieur plus frais.- Si on est capables de ramener une cargaison, on est aussi aptes à faire du démontage, non ?Optimiste, Nouanda ? Si peu...
Regard interrogateur envers Jess, est-ce qu'elle racontait encore des conneries ? Yuki Une ombre parmi les ombres. La jeune asiatique avait pris la manie de se poser dans le coin le plus sombre. Passer inaperçue était devenue son mot d’ordre. Elle semblait fuir la lumière, et d’une manière plus générale les relations humaines, toujours d’humeur maussade depuis le jour où cette quête avait débuté. C’est sûr Yuki ne brille pas pour son éloquence ces dernier temps.
Loin de l’éclairage, la fine silhouette de l’asiatique se dessine dans l’obscurité de la pièce sans fenêtre. La chaleur étouffante ne semble pas avoir de prise sur la petite asiatique. Le temps passé avec les Flesh avait aguerri la jeune femme, aussi bien en combat qu’en technique de discrétion. Mais jouer le jeu de s’approcher furtivement de Jess était un jeu bien trop risqué qu’elle ne tenterait qu’avec son accord préalable. Il est donc au courant de la présence de celle qui reste recluse dans le noir. Elle qui ne s’est pas encore officiellement porté volontaire. Les narines de l’asiatique se délecte de l’odeur de thé qui se propage, tandis qu’elle se tient à l’affût des paroles échangées.
Une question forte intéressante est posée, mais Yuki ne doute pas un instant que le Serbe a déjà pensé à tout. Nouanda comme à son habitude essaye de répondre à la place de Jess. Un rare sourire s’affiche de manière éphémère sur les lèvres de sa sœur. Tandis que celle-ci prend sur elle de manifester auditivement sa présence.Démontage ou pas. Je m’ankylose ici, j’ai besoin de bouger, je suis volontaire pour cette mission. Elle s’avance pour venir se tenir à la lumière. Kurtz Le rendez-vous est donné en pleine nuit, mais l'horaire ne semble en rien inhabituel pour un groupe vivant dans la paranoia d'une attaque et rompu aux rondes de nuit. Kurtz s'est pointé chevauchant sa monture, et arrivé sur place, d'un claquement de doigt et d'un discret coup de talon, le chameau s'est agenouillé et Kurtz s'en est extirpé aussi aisément que s'il glissait de la descente de son lit. Il a raté le début du débriefing du serbe. Il fait quelques pas clopinant, une jambe boiteuse vers le service à thé, ajoutant si besoin qu'il n'était pas en mesure de faire de longues marches, et malgré la condition physique de Steeve, on ne pouvait quand même pas songer que le canadien le transporte tout ce temps-là. Sans compter le sac qu'il trimballait, et Kurtz montrait les un fatras d'ou dépassaient des gourdes et un piolet de fouille.Bon ça peut poser un problème pour la discrétion de la mission. Mais Captain' est capable de marcher en rampant, il est dressé pour ça, sur des kilomètres s'il le faut... Si ça n'avait tenu qu'à Kurtz il serait bien resté au refuge, affalé dans un chaise longue sur le toit du batiment, sous une ombrelle et un cocktail à portée de main, à faire le guet. Et en l'absence de Milosevik, répondre aux appels radio d'une voix importante et rappeler les consignes d'approche du camp. Mais voilà...Le crane a envie de se dégourdir les jambes. Et puis entre nous, les fouilles de vieilles carcasse c'est son truc...Le crane émet un claquement de dent timide pour confirmer, les orbites rivées au sol, un peu géné des contrariétés que peuvent causer sa venue.J'en profiterais pour faire quelques fouilles géologiques. Jess Ils étaient quatre à répondre à l'appel de la veille. Nouanda, toujours prête à ses cotés. Steeve dans l'élan de ses recherches. Yuki venue de la même façon qu'Uggly et Kurtz, volontaire malgré sa blessure. Il y a certaines personnes que Milosevik aurait voulu voir. Il n'ira pas leur courir après.
Aux questions du Canadien et tentatives de réponses de Nouanda, Jess répond après une nouvelle gorgée.- On doit déjà le trouver. D'après la dernière localisation c'est vers une zone rocheuse... les falaises. On doit franchir pas mal de forêt pour y arriver, alors ces n'est pas une expédition pour compter rapporter un appareil ni même un de ses moteurs... s'il est toujours intact. On est juste là pour tracer la route, le trouver, évaluer l'état, voir ce qui est possible de rapporter.Yuki était sortit de l'ombre et exprime son envie de bouger. Bonne nouvelle, elle avait quitter sa méditation. Milo termine son thé et presse les autres de faire de même. Il récupère cartes et éclairage avant de commencer à redescendre de la bâtisse. Il remarque Kurtz qui boite et se remet en tête les paroles prononcées plus haut en voyant sa monture devant la tour.- Ha oui je n'avais pas comprit cela comme ça. Ta blessure n'est donc pas totalement guéri. Merde alors... il était prévu de faire la route à pieds à cause des futurs obstacles. Jess se frotte le menton et enchaine.- Tu peux toujours suivre en chameau Kurtz... reste qu'à un moment donné tu te trouvera surement bloqué. Enfin, nous verrons.Deux hommes, deux femmes et un boiteux en monture... voila l’expédition lancée en fin de nuit. Les cinq formes pénètrent dans la brousse... de hautes herbes sèches. Pendant cette longue traversée avec la forêt, Milosevik demande à Yuki:- Heureux de te voir là à faire cette excursion avec nous. Dis... ta méditation a été instructive ?Petit coup d’œil par dessus son épaule pour voir ou en est Kurtz et le chameau juste avant la réponse. jelica Le jour va bientôt se lever, Jelica regarde le groupe de cinq personnes s'enfoncer dans la brousse, elle enrage la serbe. Quelques heures avant que les autres soient au courant du projet de Jess, Jelica l'avait surpris en train de consulter les cartes et le suivi des vols de l'ancien aéroport où ils se trouvaient désormais.
Jess lui avait expliqué ce qu'il comptait faire et qu'il allait demander des volontaires pour cette opération. La serbe avait réagit au quart de tour et s'était naturellement proposée pour cette expédition.
Mais son chef ne l'entendait pas ainsi, il trouva tout un tas d'excuses pour que la serbe reste au camp. Qu'elle serait plus utile pour le groupe à rester là à surveiller, à réparer les installation, qu'ils étaient bien assez nombreux et ce n'est pas une personne en plus ou en moins qui ferait une grande différence.
On aurait pu croire que le serbe se prenait pour son frère, ou pire pour son... père.
Jelica repartit furieuse de son entretien avec Jess.
Elle les regarde partir, même cet enfoiré de Kurtz était du voyage, c'en est trop pour Jelica, la jeune femme retourne dans son baraquement, prend sa besace, y engouffre sa gourde, de la viande séchée et des fruits secs.
Elle se change aussi, met un sweat et un pantalon noirs, rattache les lacets de ses doc martens prend ses gants en cuir, une boussole, son arbalète et part à la suite du groupe en prenant garde de marcher avec le vent en face. C'est qu'il ne faudrait pas se faire repérer par l'odorat de Nouanda.
=========================== Un rendez-vous pour l'expédition a été fixé au rez-de-chaussée de la tour de contrôle, où Nouanda a installé Fred à l'étage à son arrivée. Fred a surnommé le lieu, l'Hotel des courants d'air. Son premier boulot a été de bâcher plusieurs ouvertures avec ce qu'elle a pu trouver pour rendre le lieu plus vivable. Le bruit, l'odeur du thé, le dérangement, pas très grave, Fred ne dort plus depuis un moment. Entre la chaleur et l'attelle gênante posée par Vanessa, les nuits sont pénibles. Malgré les allusions du boss la veille, elle n'a pas prévu de se joindre à l'équipe d'exploration pour rechercher, dans le coin, un avion écrasé. Fred a un autre projet.
Les gens arrivent les uns après les autres. Fred écoutent les paroles qui veulent bien remonter jusqu'à elle. Ils partent pour deux jours, cela lui donne deux jours de liberté. Son sac est en attente près du lit. Il ne reste plus qu'à attendre que les autres partent. Approximativement une demi heure pour qu'ils sortent. Fred se lève et par une fenêtre de l'étage surveille leur progression tant qu'elle le peut. Bonne initiative, d'ailleurs, elle repère une silhouette vague qui leur emboite le pas. La voie est libre. Fred s'habille, tenue pour trek en marche forcée. Ils ont prévu d'aller vers la forêt, Fred vise les cimes des montagnes, directions opposées. Elle charge son sac sur l'épaule, descend les marches et quitte l'ancienne tour de contrôle. Un arrêt devant la piste de décollage délabrée. Le boss d'ici est un fou, vouloir construire un avion de A à Z, le faire décoller et quitter l'oeil du cyclone pour atteindre l'autre côté du mur de tempêtes. Ce boss est un fou, c'est une évidence pour Fred.
Durant les premiers jours de son arrivée, lors d'un inventaire d'engins ayant volé dans une vie antérieure, Fred a repéré le début d'une route qui semble grimper dans la montagne. Dans la pénombre, l'aurore est encore loin, la progression ne sera pas évidente, mais pas question d'allumer une torche.
Comme prévu le départ est lent. Première étape, atteindre les restes de la route goudronnée à moitié rongée par la végétation et les intempéries. Les obstacles sont découverts presqu'en trébuchant dessus. Pierres, branches, trous sont autant de pièges dangereux. Fred assure chacun de ses pas avant de faire le suivant. Le dénivelé est maintenant très net et la route est de plus en plus endommagée. Fred fait une pause, non pas à cause de la fatigue mais parce que sa marche n'avance pas comme elle espère, trop de risques de chute dans ce décor montagneux hostile.
Fred en profite pour se restaurer. Apprécier le paysage ? Même pas. Il n'y a rien là qui mérite de garder un cliché "touristique". Sa préoccupation immédiate est de refaire dans sa tête le trajet accompli, le mémoriser pour être capable de le faire et le refaire dans les deux sens, si nécessaire, en étant capable de mieux passer les grosses entraves croisées et aller plus vite. Les premières lueurs enfin. Pas une grande lumière, certes, mais de quoi voir à quelques mètres et permettre de mieux anticiper la marche. Fred repart sur la route et cette fois allonge le pas. Après des heures à marcher, la route longe un ravin, serpente à flanc de montagne. Les risques changent, une chute n'entrainera plus une simple blessure mais un décrochage d'une centaine de mètre mortelle.
Cette route est un traquenard. Elle a disparu. Plus rien qu'un trou béant. Fred a perdu son temps. La route va désormais nulle part. Fred n'a pas prévu de faire de l'alpinisme accrochée à la roche. La déception lui fait tomber le sac à terre. Fred s'assoie la tête entre les mains, recherchant une dose de courage après cet échec. Elle active sa radio. L'expédition c'est pour ça. Tenter un contact. Fréquence choisie.
- Kangaroo 87 Oscar 3 de Epervier 61 Charlie 64. Demande coordonnées.
Fred répète plusieurs fois sa demande sans obtenir de réponse. En bas, au camp de Red Vault, Fred n'a pas réussi non plus à joindre l'Australien. Impossible de savoir s'il s'agit d'un problème d'émission/réception ou si le mec est trop ivre pour répondre. Avec l'Australien, on ne peut jamais savoir. Il est capable de tout, autant de se pavaner dans un lit, pas seul de préférence, que de s'être empoisonné avec ses recettes d'alcool frelaté. Fred tente une dernière fois. Aucune réponse. | |
| | | Fred
Messages : 41 Date d'inscription : 16/07/2012
| Sujet: Re: ¡Hasta la victoria siempre, libertad o muerte! [part 1] Mar 31 Juil 2012 - 9:25 | |
| Fred fait demi-tour. Le matin ensoleillé s'installe peu à peu. Le risque zéro n'existe pas, mais toutes les malformations de la route sont nettement repérables et évitées. La période d'abandon est passée. Fred inspecte attentivement les alentours tout le long de la route à la recherche d'un autre passage. Des essais plusieurs fois de suivre ce qu'elle croit être un chemin possible mais renoncement devant un précipice ou un versant trop abrupt.
Déjà un tiers du chemin de retour de fait quand Fred se met à espérer. Un sentier repéré sur le versant opposé disparait derrière la montagne. Fred prend ses jumelles et cherche des traces du chemin plus haut, plus loin, le moindre trait de couleur. Si seulement la chance était là. Le choix de Fred est fait. Elle plonge dans la végétation sur une pente ardue. Gros risque de glisser. La terre est sèche sous la botte et le moindre caillou a envie de se faire la malle. C'est ce qui arrive ! Les derniers mètres sont finis sur le cul et s'achèvent dans des buissons. La remontée vers le chemin montagneux n'est pas plus facile. De ce côté aussi les pierres veulent voyager. Plusieurs fois Fred dérape, redescend à plat ventre, s'agrippe à tout ce qu'elle trouve sur son passage, même une touffe d'herbe, pour repartir quelques mètres à droite ou à gauche. L'attelle et le crapahutage ne font pas bon ménage. L'effort n'est pas vain. Le chemin est atteint. Fred s'affale sur l'herbe. Repos mérité. Repos court. Un bref bilan de son état. Des égratignures. Un peu d'eau pour boire et pour laver des traces de sang sur ses bras et mains. Le dernier rappel contre le Tétanos remonte à loin. Le soleil monte et la chaleur pique de plus en plus. Pas d'ombre sur le chemin. Aller voir plus loin s'il y a un buisson plus touffu qui pourrait offrir un soupçon de fraicheur.
Fred reprend sa marche. Fred retrouve la routine d'un mécanisme parfaitement huilé. Marcher. L'exode. Des mois à marcher. Manger en marchant. Somnoler en marchant. Marcher ne pas s'arrêter pour ne pas se faire piétiner par les autres qui avançaient au sein de ce serpent humain ondulant à perte de vue. Fred marche. Le chemin caillouteux défile sous ses pas. Quand elle s'arrête de nouveau, il y a longtemps que des buissons feuillus auraient pu lui permettre de se désaltérer à l'ombre. Si elle s'arrête, c'est qu'elle vient de repérer quelque chose. Les jumelles le confirment, il s'agit de maisons. Ceux de Red Vault n'ont pas parlé de ce lieu. Le boss a référencé les carcasses d'avions trouvées plus bas. On est loin du camp. Ils connaissent peut-être ou pas. Fred vérifie ses armes. Un couteau à la ceinture. Sa hache en main. L'approche se fait à pas de loup, jumelles en main. Le sentier devient la rue principale du village. Fred continue d'avancer. Un pas après l'autre, mais pas avant d'écouter le moindre sifflement de vent, de vérifier quel volet grince. Fred pousse une porte. Coup d'oeil à une grange qui s'effondre. Elle franchit le seuil d'une maison, vérifie la moindre trace de vie présente. L'escalier est vermoulu. Fred renonce à monter dans les étages. Elle visite les bâtiments l'un après l'autre. Chaque bruit indéterminé lui fait serrer davantage le manche de l'arme. Les lieux et les objets sont inventoriés à l'oeil. Cheminées, éviers, lits, tables, bouteilles, récipients, cuivre, fer, outils. Jusqu'à présent rien. L'abandon. La poussière. Les araignées. Fred baisse sa garde. Elle s'assoie sur une chaise posée juste devant une porte qui donne sur l'arrière de la maison. Elle regarde dehors. Le dernier qui s'est installé là, qu'observait-il ? Le chemin qui continue plus haut. Le ciel bleu intense. Les pierres blanches d'une chapelle en ruine. Un ancien jardin. Une croix en bois. Fred se lève. Ce symbole de la présence d'une tombe devient son seul et unique centre d'intérêt. Fred s'avance jusqu'à la sépulture quasi noyée dans la végétation. | |
| | | Fred
Messages : 41 Date d'inscription : 16/07/2012
| Sujet: Re: ¡Hasta la victoria siempre, libertad o muerte! [part 1] Mer 1 Aoû 2012 - 11:19 | |
| Son pied roule sur quelque chose caché dans l'herbe. Fred fait un bond en arrière. Immobile surveillant un mouvement dans la végétation. Elle recule jusqu'à un bosquet d'arbrisseaux. Deux coups de hache en transforme un en long bâton. De quoi fouiller le sol avant d'y mettre les mains. Sur la terre bombée de la tombe des os sont répandus. Un squelette entier dont les doigts enserrent délicatement le bois de la croix. Il a veillé sur la tombe durant des jours depuis l'arrière cuisine de la maison, maintenant il veille couché de tout son long au-dessus du corps enseveli de celle qu'il chérissait. Fred l'imagine ainsi.
Visions de l'homme dans sa peine, dans ses prières, dans son union éternelle. L'image mentale de l'homme étendu attendant que sa mort vienne est le déclic qui donne le départ de Fred. Elle poursuit sur le sentier de la montagne. Monter plus haut, tout en haut. La halte suivante commence par une tentative de contact radio avec l'Australien et s'achève par une observation de l'espace lointain. Le sentier continue inexorablement dans ce qui fut des pâturages de hautes montagnes. Le chemin n'est plus seul à sillonner cette immensité possédée uniquement par la nature. Depuis environ une heure Fred avance vers ce vestige incroyable du monde ancien. C'est son nouveau point de repère. Elle ira jusqu'en haut de cette ligne. Ce sera l'objectif de cette journée puisque celui initial, contacter l'Australien, n'aboutit pas elle s'en fixe un autre qui, lui, a toutes ses chances d'être une réussite. La suite est une promenade. Fred abandonne le chemin sinueux pour couper court et suivre maintenant les reliques du télésiège. Les pylones trônent comme des bornes inutiles. Encore un effort pour une grimpette finale. Fred éclate de rire en admirant cette perspective ahurissante, emblème d'une époque où l'argent achetait tout, emblème de l'absurdité d'une société qui a su si bien détruire la branche où elle était assise. Fred rit jusqu'à en perdre haleine, un rire fou qui nargue le vent qui souffle de plus en fort alors qu'elle approche de la dernière étape de son périple. Un rire libérateur puis le silence revient. La station de ski. Fred repère plusieurs ilots de bâtiments, mais il est trop tard pour des fouilles, le jour décline trop rapidement. Trop risqué de redescendre au village abandonné. La nuit, même étoilée sera là avant qu'elle n'atteigne le chemin plus bas. C'est un risque qu'elle ne veut pas prendre. Elle cherche un abri à proximité. Son choix se porte sur un ancien restaurant. La salle panoramique est dévastée, le reste est en piteuse état aussi, mais la cave contient encore des petites merveilles. Fred dormira dans l'ancienne cuisine pour la nuit. Mais là, tout de suite, elle veut profiter du spectacle des derniers rayons de soleil. Un des très rares verres encore intact et une bouteille à la main, elle s'installe sur un rocher. Le tire-bouchon, découvert sur place, est planté dans le liège. Le bouchon cède sous la traction. Elle remplit le verre d'un vin rouge de Saint-Emilion qu'elle a choisi et le lève en direction du disque solaire.
- Libertad o muerte !
La devise de son ancienne unité de chasse. | |
| | | Fred
Messages : 41 Date d'inscription : 16/07/2012
| Sujet: Re: ¡Hasta la victoria siempre, libertad o muerte! [part 1] Jeu 2 Aoû 2012 - 13:06 | |
| Le lendemain.
Programme établi : - Petit déj, en profiter pour observer le vol des aigles, tentative de contact avec Kangaroo ; - Matinée exploration de la zone, tentatives de contact avec Kangaroo ; - Déjeuner, observer les aigles pour trouver les courants aériens, tentative de contact avec Kangaroo ; - Après-midi installation d'un lieu vivable si possible, tentatives de contact avec Kangaroo ; - Retour, l'heure du départ dépendant du reste ; - Arrivée de nuit.
Les bâtiments du sommet ont mangé les intempéries par toutes leurs ouvertures. Pas grand chose à tirer d'eux. Tout au plus démonter les murs pour en réparer d'autres ailleurs, travail titanesque, mais les fous de Red Vault seraient bien capables de s'y atteler. Fred redescend plus bas. Le deuxième ilot de bâtiments à mieux tenu au niveau structure, à l'abri des grands vents. Pourtant, ils ne sont pas mieux lotis. Le carnage a fait son chemin par les toits. Le délabrement intérieur ne laisse aucun espoir d'installer là quoique ce soit. La dernière zone ne comporte qu'un garage avec une annexe attenante. La pièce a conservé sa porte métallique et sa toiture. Les volets de bois fermés de l'intérieur ont résisté. Le seul problème en est l'accès. Bien fermée, bien protégée, mais protégée aussi des intrus.
Le garage est immense. Fred sourit largement, l'idée qui germe dans sa tête depuis un moment a trouvé le lieu pour être développé. Elle se met aussitôt au travail. Récupération de quoi mettre en route le chantier, barres de fer, caisse à outils rouillés. Dégager l'accès pour pouvoir fermer les portes en tôle correctement. Dans le garage, une porte en bois permet d'entrer dans la remise. Plus facile de faire sauter la serrure par là. Fred ne ménage pas ses efforts et le touret qui bloque l'entrée comprend son malheur, il ira dormir désormais à la belle étoile. Le local investi tient du jackpot. Il accueillait le personnel qui travaillait sur les pistes. Sa trouvaille préférée, des réchauds à gaz testé aussitôt à l'air libre. Fonctionnement ok. L'un d'entre eux aura pour destination le village abandonné, elle prévoit déjà d'en faire une étape sur le chemin de la station. Retour à Red Vault. Fred fait une estimation du temps, mais difficile d'être sûr, avec la série d'embuches de la route, la fouille du village abandonné, l'observation de la tombe. Fred bloque les portes du garage et se lance au pas de course sur les pentes. Plusieurs arrêts pour reprendre son souffle et se désaltérer, mais elle tient ainsi jusqu'au chemin. Marche jusqu'au village. Le réchaud est caché dans la pièce donnant sur la croix. Fred repart sans traîner. Pas question de couper au travers au même endroit, elle a trop galéré la veille, elle préfère suivre le chemin plus loin. Jusqu'à trouver un accès plus facile pour récupérer la route, presque plus facile, à peine plus facile. Le soir est tombé et Fred a évité de peu des troncs d'arbres et un fossé de profondeur indéterminée.
Red Vault, enfin.
Il ne lui reste plus qu'à regagner la tour. Elle se laisse tomber sur le lit. Pas le courage de se déshabiller ni même d'ôter ses chaussures. | |
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