Radio chagrin

Il avait entendu un sacré bordel venant d'une des pièces, cette fois-ci ça ne ressemblait pas aux bruits que pouvait provoquer une tentative de reproduction sportive. Trop calme pour certains, pas assez de casse et de cri de douleur pour que ce soit Juan.

Il s'approcha de la porte et fini par entendre pleurer. C'était la chambre d'une des jeune, pas celle qu'il avait vu le plus.

Haarbald frappa trois coups sec à la porte.

-"Mademoiselle? Il vous faut une assistance médicale?...Ou un grog?"

Logique, si elle pleurait à cause de la douleur, hop médecin, si c'était de la dépression un coup d'alcool ça marchait avec certains.

Un entrainement rigoureux, une formation contre la torture, des dizaines de missions de terrains, souvent derrières des lignes énemies, un génome modifié et une volontés d'acier... Malgré tout ça, le Bioroïde était totalement immobilisé par une jeune fille lui pleurant dessus.

Il bloqua quelques secondes avant d'entourer Tamna de ses bras, comme il l'avait déjà vu certains le faire.

...Encore quelques secondes plus tard.

-"Vous devriez me montrer cette main, si ça dépasse mes maigres connaissances dans la réparation du corps humain, il faudra aller voir Vanessa. Pour les dommages moreaux, je peut vous écouter si vous le souhaitez."

Haarbald était aussi à l'aise que Dark-Vador dans un sauna.

Elle ne savait pas pourquoi mais Haarbald la calmait, c'était une force tranquille, trop peut être pour être réelle mais il était là et elle blottissait son chagrin contre lui, laissant sortir cette peine qui n'était pas raisonnable, elle devait se calmer, elle en était consciente mais c'était hors contrôle.

Sa main? Pourquoi il veut soigner sa main? Elle se recule penaude de son torse trempé de larme, son visage est dégoulinant, elle regarde sa main meurtrie, recouverte de sang et de morceau de verre.

AIE !

Elle attrape son poignet pour tenter de contenir la douleur qui vient d'apparaître, elle ne l'avait pas sentie avant cela, trop plongée dans ses drames personnels. Elle regarde Haarbald avec un visage défait de douleur.

Vous savez soigner ça?

Son expression était supplicier. Elle avait l'air idiote au milieux du couloir son visage et sa main dégoulinant et sa chambre en ruine. Elle attrape son sauveur par la main pour le forcer a entrer dans la pièce retournée. l'assied sur le couchette et se mettre a coté de lui, la main sur ses genoux.

Alors?

Haarbald observa les plaies. Ca saignait bien mais c'était assez superficiel au final. Il devait pouvoir s'en occuper.

Il posa sa besace et en sorti sa trousse de soins.

-"Oui, c'est dans mon champ de compétence. Ça vas piquer un peut."

A avec précaution, il retira les morceaux de miroir et ralenti le saignement avec une compresse de fortune, puis désinfecta à l'aide d'un produit qui avait une très forte odeur. Enfin avec des gestes d'une précision d’orlogé, il appliqua un bandage.

-"Voilà, mais je vous conseille quand même d'aller voir Vanessa si vous sentez que ça ne vas pas.
Quand aux plaies sur lesquelles je ne peut pas mettre de pansement, vous voulez en parler?"

Au vu de l'état de la piéce quelque-chose devait avoir retourné la jeune-femme avant qu'elle ne retourne sa chambre.

Elle n'avait pas vraiment prit le temps de regarder sa main, elle ne voulait pas voir sa main, elle n'y tenait pas et la voir ensanglanté de la sorte la terrifiait. Et si elle perdait l'usage de ses doigts ou qu'un nerf soit sectionner et qu'elle ne contrôle plus ses mouvements. Elle plaqua son autre main sur ses yeux pour se forcer à ne pas voir, alors que ses doigts, trop curieux, s’écartaient pour laisser un champ de vision très net de l'opération en cours.

D'accord...

Elle le soupira pour répondre au fait qu'elle allait avoir mal, elle était fort douillette la gamine. Aux premiers morceaux, elle serra les dents pour ne pas montrer sa douleur, alors que sa main sursautait d'un mouvement de recule à chaque extirpations. Puis son courage disparut et elle se mit à geindre après chaque pièces retirés.

Elle n'aimait pas l'odeur du désinfectant et se demandait si c'était une si bonne idée de le laisser appliquer ça sur ses plaies. Mais en regardant le visage concentré de son infirmier, elle le laissa faire. Il avait une telle dextérité pour appliquer le bandage qu'elle lui sourit, se demandant si son ange gardien ne venait pas de lui rendre visite. Un homme intentionné qui sait la soigner et qui veut l'écouter.

Je suis Tamna...

C'était con au vu de la situation mais elle se sentait obligée de se présenter.

Je vous remercie pour les soins que vous venez d'appliquer sur ma main... J'ai dus me faire ça en frappant le miroir...

Elle regarda sa coiffeuse exploser recouverte de tache de sang. Bien vu Shrolck que c'est là que tu t'es faite mal... C'était rageant de l'avoir détruit, elle prit le temps d'admirer son travail dans sa chambre...

J'ai retrouvé ma mère... Je crois que je la hais, ou que j'ai peur pour elle...

Haarbald souris lui aussi à la jeune-femme.

-"Haarbald, tout le monde m'appelle Haar et dans de rares cas H08."

Il regarda la main et le miroir, son sourire grandis.

-"Je confirme, le coupable a laissé des traces évidentes de son crime. Mais je pense que vous êtes en sécurité, sauf maladresse de votre par il ne vous agressera pas de nouveau."

L’humour, depuis qu'il avait rencontré Nouanda, il s'y était mis et commençait à avoir de bonnes bases.
la dernière phrase était plus problématique. Ont parlais là de quelque-chose que le clone n'avait pas connu, mais avec un peut de logique...

-" C'est assez contradictoire, si vous avez peur pour elle c'est que vous ne la haïssez pas au final.
Mais vous êtes certainement en colère contre elle par contre, votre place de repos en est témoin.
Quelle en seraient les raison d’après vous?"

Elle rit timidement à sa blague, en effet elle ne risquait plus rien. Ça lui faisait un bien fou de rire même si on sentait qu'il était trop tôt pour cela, toujours trop marquée ma sa peine visible par ses yeux gonflés d'avoir trop pleurés. Elle posa sa main bandée qui ne lui faisait plus mal sur celle de H08 pour le remercier.

Elle reprit un air sombre pour parler de sa mère, elle était en colère c'était sur, elle était heureuse aussi, de l'avoir retrouver et de la savoir en bonne santé. De savoir qu'elle n'était plus seule bien que déjà bien entourée par les Fleshs. Mais imaginer qu'elle vive à l'autre bout de la terre et qu'elles ne puisent jamais se revoir... Il y avait tant de chose qui tournait en rond dans sa tête qu'elle en était confuse.

Elle m'a abandonné il y a 7 ans et depuis je vis sans elle... Là elle revient et dit qu'elle veut me voir, j'aimerais aussi la voir, mais et si elle mourait en chemin? C'est tellement dangereux dehors. Ou si elle vivait si loin que ça en serait impossible? Et puis si je la retrouve, qui me dit qu'elle serra toujours la même, ou qu'elle ne m’abandonnera pas de-nouveau?

Elle marqua une pose et dit dans un soupire.

J'ai pas envie de devoir vous quitter...

Elle se pencha sur le coter pour poser sa tête sur l'épaule de Haarbald montrant qu'elle n'a pas envie de bouger. Mais c'était sa mère après tout, elle devait aller la retrouver, vivre avec elle... Mais elle voulait être une Flesh ou du moins gravir autour d'eux.

Il écouta attentivement son interlocutrice, un sourcil se lavant lorsqu'elle parla de son abandon.
Puis un sourire, un peut triste, quand celle-ci dis ne pas vouloir les quitter.

-"Nous quitter?...Même les Flesh and bloods morts sont encore là, ce groupe est empli de spectres et d'appel à la revanche que seul le sang pourra apaiser.

C'est ma famille et même une fois mort, je suis et j'aurais été un Flesh and blood.

Si la mort ne peut pas nous séparer, la distance fait pâle figure..."

Bon c'était pas forcement le genre de discourt qui réchauffait l’ambiance. Haarbald fronça les sourcils et eut un petit temps d’arrêt, s’apercevant que ce n'était peut être pas le genre de choses à dire à la jeune femme. Aussi il repris sur l'autre sujet.

-"Pour ce qui est de votre mère, vous aurez certainement plus de réponses en la regardant dans les yeux qu'en réfléchissant seule, on touche là à un domaine émotionnel, la logique n'y est pas toujours respectée.

Mais pour ça il faudrait déjà la localiser. vous avez communiqué avec elle, un indice sur une communautés ou les gens qui peuvent l'entourer?"

En tant qu'éclaireur et pour avoir pas mal parcouru le Fract, avec les bonnes indications, il était capable de localiser quelqu'un. Autant essayer.

Elle sourit tendrement en l'entendant parler des Flesh and Bloods, parler de morts vengeurs et de famille, tant de valeur et de passion dans son expression. Ça l'amusait et lui réchauffait le coeur, bien qu'elle ne sentait pas encore qu'elle en était une, elle en était loin, impossible de prouver sa valeur et c'était pas maintenant qu'elle pouvait se revendiquer assez forte que pour le prétendre. Elle venait de ruiner sa chambre sous le coup de la colère tout ça par ce qu'elle venait de retrouver sa mère. Même sa blessure la rendait enfant au possible.

Je ne suis pas une Flesh, je le sais, mais je vous dois tellement... Tu crois que je pourrais partir a la recherche de ma mère sans avoir l'impression de vous arnaquer? Vous m'avez sauvez, nourrit accueillit et mit en sécuriser. Vous m'avez même entraînée et je ne pense qu'à partir... Je ne peux pas...

Elle ferme les yeux, toujours la tête sur l'épaule massif de Haar, calmée mais loin d'être apaisée. C'était un volcan sous pression, elle sentait qu'un rien pouvait la faire exploser, alors elle se concentra sur des choses simples et vide de sentiment. Un homme avait prit la parole à la radio, elle l'avait envoyé paître, comment s’appelait-il encore...

Ma mère c'est Lizbeth, une belle grande brune qui a les mêmes yeux que moi. Le mec c'est... Frozeen... Frassen... Un truc comme ça. Il a dit qu'il venait d'Iskendaria je crois. J'écoutait pas vraiment... Tu peux m'aider tu crois?

Elle penche la tête pour regarder Haarbald dans les yeux, leurs visages sont si proches.

Il s'attendait tout de même à plus de difficultés.
Farzeen, ou docteur endorphine, le type qui avait été marqué par l'Ordre.
Iskenderia, la ville des Yénicerie.

Le bioroïde n'avait pas bougé d'un iota. Alors que la jeune femme le regardait dans les yeux en étant si proche, elle put constater des reflets métalliques dans l’œil droit de celui qui lui faisait face, ainsi qu’une impression discrète dans l'iris: Cyberdyne.

Sans montrer la moindre réaction à la proximité, Haar répondit:

"Farzeen... Parfait, je sais où elle est et avec qui. Des gens bien pour ceux que je connais. C'est pas si loin, avec une expédition organisée, c'est facilement atteignable.

Quand à cette impression que vous nous arnaquez, ce n'est pas à vous de le dire. C'est à Jess d'en décider. Mais dans le pire des cas, il y a toujours moyen de s'arranger. De plus, si c'est pour la voir, on peut profiter d'une expédition. J'ai moi-même des gens que j'ai envie de voir là-bas et avec un peu de chance, on peut arranger un échange commercial en même temps. Ça permettrait de faire une mission utile tout en vous permettant de revoir votre mère.

Vous en pensez quoi? On voit avec Jess?"

Ses yeux verts pétillaient de joie en écoutant le bioroïde, des gens biens, pas trop loin. Elle pouvait rejoindre sa mère, la rencontrer et la confronter. De nouvelles larmes naissaient mais de bonheur cette foi, petite lunatique sous la tempête. Elle tiqua tout de même en observent l'oeil d'Haarbard, elle n'avait jamais rien vu de pareille et ça l'intriguait, mais elle était beaucoup plus absorbée par ses mots qui dansaient à présent autour d'elle, l'entourant d'espoir.

Elle tiqua aussi sur le fait qu'il la vouvoyait, elle était si jeune, ça devait être la première personne à le faire, de plus elle s'était permise de le tutoyer ce qui l'a mettait du coup un peu mal à l'aise.

Aider la comm tout en allant voir sa mère, c'était tellement bon comme idée, elle aurait voulut l'avoir celle la tien. Elle lui sourit, heureuse comme pas deux. Se lève et lui attrape les deux mains pour le forcer à la suivre, ils devaient trouver Jess au plus vite.

Tu viens avec moi pour lui dire ce que tu viens de me dire, il pourra pas dire non autrement je fugue!

Elle le tirait tout en riant de ses maigres forces, laissant sa chambre ouverte, oubliant l'état de sa main qui la tirait un peu. Son visage était radieux bien que des restes de tristesse y soit toujours figé. Sa tête était vide de stress, elle n'imaginait pas ce qu'impliquerait son voyage, elle se voyait partir dans la semaine et la rencontrer quelques jours plus tard.

Elle devait la contacter pour lui dire ou faire une surprise, elles ne s'étaient pas quitter en bon terme à la radio... Tant de questions assez futiles lui tournait dans la tête mais elle était aux anges. Elle fit une pression sur la main de Haar pour le remercier.