Le crane dans les nuages

in the fog



Ils ont remonté la colline, ils se sont arretés au local et Kurtz a appuyé sur un bouton et s'est mis à parler contre la petite grille, et la grille a répondu au bout d'un moment en imitant la voix du Serbe. Tout allait bien, ils sont sortis du local et ils sont arrivés devant la boule en lévitation, Kurtz a ouvert la porte. Ils sont entrés dans la boule, Kurtz a refermé la porte et s'est assis en le tenant face à lui. Ils ont attendu, la soucoupe en apparence rudimentaire, sans volant ni voyant lumineux, se téléportait tout simplement et il s'est mis à penser très fort à une plage ensoleillée.

Dehors, le sol était tout blanc le ciel bleu, ils étaient au beau milieu des deux, des nuages dévalaient sur eux et un grand bateau courait après une sirène pour l'engloutir, et bientot il avalerait la boule également. Il fredonne

There's a ship
The Black Freighter
With a skull on it's masthead
Will be coming in...

Un froid glacial s'est insinué, les vitres de la boule sont devenues blanches et épaisses et il ne pouvrait plus voir au travers. Il surveillait la porte par ou allaient débarquer les pirates, mais son compagnon ne semblait pas inquiet et n'avait même pas sorti son poignard. Ils ont attendu de longues minutes, et soudain Kurtz s'est levé, a ouvert la porte, et lui a remis son bonnet. Ils s'étaient téléportés dans un champ de nuages, il n'avait pas du pensé assez fort, en fait il n'avait jamais vu de plage, seulement en images. Ils ont remonté le champ, Kurtz avait de la brume jusqu'aux cuisses, ralait quand il trébuchait, recrachait de la fumée à chaque expiration, il avait avalé un poele pour se tenir chaud. Tout autour d'eux les particules volaient, se déposaient sur leurs visages pour les piquer, s'engouffraient dans ses orbites, glacées.

Ils ont fini par trouver l' habitation, il a reconnu le grand chalet ou ils avaient déja séjourné. Ils ont longé la baie vitrée, et le fantome de Kurtz a surgi pour les saluer et leur ouvrir la porte. Le faux Kurtz tenait une grosse boule blanche dans sa main, d'habitude il se trimballait avec son fantome à lui. Le crane était contrarié, il allait l'interroger mais il a disparu au moment ou il sont entrés.
La salle sentait la sueur et le cuir et elle soufflait un air chaud sur les visages. Kurtz s'est dirigé vers l'accueil pour demander une chambre pour une nuit ou deux. Ses mandibules cuisaient, il sentait des flots de larmes s'écouler le long de ses orbites. Il sursauta quand il aperçut la gueule grande ouverte remplie de crocs face à lui. La bete avait traversé le mur pour venir les observer, seule sa tête dépassait, elle devait être énorme. Kurtz répétait d'une voix plus forte qu'il voulait récupérer la chambre qu'ils avaient laissé, et il l'a abandonné sur le comptoir avec leurs affaires. La salle s'est alors obscurcie, les formes s'évanouissaient, seuls les yeux du loup dansaient dans le noir en le fixant. Et il y avait une voix enragée qui grognait

Mais d'ou sortent tous ces putains d'invités ?